untitled-1.1247851322.jpghmorganlettrine2.1247851449.jpgJoyce et Wittgenstein aimaient particulièrement Tolstoï et notamment une petite fable écrite en 1886 qui s’appelle Combien de terre faut-il à un homme? Elle raconte ce qui arrive à Pahom, un riche paysan qui veut acheter de bonnes terres pour une bouchée de pain à des Bachkirs prêts à les lui céder à une condition: il pourrait prendre autant de terres que ce qu’il peut parcourir, aller et retour, en une journée. On devine la suite: poussé par son avidité, Pahom va de plus en plus loin et quand il se rend compte qu’il n’aura plus le temps de faire le trajet de retour, il est trop tard. Pahom meurt d’épuisement, les paysans l’enterrent. Conclusion: ce qu’il faut de terre à un homme, c’est six pieds de long – de la tête aux talons.

[A rapprocher de cette sagesse extraite des Récits hassidiques de Martin Buber: « Rabbi Mikhal avoua un jour à ses fils: ‘La bénédiction de ma vie, c’est que jamais je n’ai eu besoin d’une chose avant de la posséder.’ »]

Illustration: photographie ©Lelorgonmélancolique

  1. nomade says:

    A rapprocher, sans l’esprit de lucre, de la légende de l’inventeur du jeu d’échec qu’un maharadja voulut récompenser… 1 grain de riz sur la première case du damier, 2 grains sur la seconde, 4 grains sur la 3ème, 8 grains sur la quatrième, etc…

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Patrick Corneau