D’après Tallemant des Réaux, Louis XIII prenait de temps à autre un courtisan et lui disait: « Mettons-nous à cette fenêtre, puis ennuyons-nous. »
Sire triste attaché à sa mélancolie comme le bouffon à ses facéties… Je ne peux m’empêcher de penser à George Perec – mélancolique de l’espèce gaie qui, assis dans un café de la place Saint-Sulpice, épiait pendant des heures et des heures ce qui pouvait s’y voir: non pas l’évident, « mais ce que l’on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n’a pas d’importance: ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages. » (Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, Christian Bourgois, 1983).
Illustration: photographie de Gherard Fuhs
Evidemment, si vous agitez Perec, peut-on rester insensible ?
Il y a comme cela des disparitions qui demeurent mystérieuses parce que toujours présentes.
D’après certaines sources, F.Mitterrand hanterait l’Elysée et soufflerait à l’oreille du nouveau locataire: « Mettons-nous à cette fenêtre, puis ennuyons-nous.”