Vous griffonnez, gribouillez dans un coin de votre agenda en réunion? Vous cachez ces petits délires graphiques à vos collègues? Vous avez tort, il ne s’agit pas d’une distraction, bien au contraire. Selon une très sérieuse étude publiée dans la revue Applied Cognitive Psychology, on retient mieux quand on griffonne. Apparemment, le cerveau travaille à fond, même quand on s’ennuie. « Les gens qui griffonnent développent une stratégie pour aider à se concentrer », déclare Jackie Andrade, psychologue à l’Université de Plymouth. Cette chercheuse a diffusé le même message (à mourir d’ennui) à deux groupes témoins: les auditeurs qui avaient le droit de griffonner ont retenu 29% d’informations en plus.
Ces recherches sont fondées sur la théorie de la charge cognitive: l’esprit a une quantité limitée d’attention à donner et, une fois occupé, arrête le traitement d’autres stimuli. La charge cognitive est bien connue des magiciens, prestidigitateurs: verbale et physique, elle permet de détourner l’attention en vue des tours de passe-passe. Il est vraisemblable que le fameux « MacGuffin » hitchcockien* joue aussi ce rôle pour manipuler le spectateur. Cela explique également pourquoi la conduite en parlant sur un kit mains-libres n’est pas plus sûre que la conduite en agrippant un téléphone. Griffonner est beaucoup plus profitable que de s’adonner à la rêverie. « La rêverie nécessite une grande charge cognitive. Elle a un grand impact sur la tâche que vous êtes censé faire », d’après Jackie Andrade. « Griffonner nécessite une faible charge cognitive, mais c’est juste assez pour garder vos ressources mentale fixées sur la tâche principale. »
De quoi être rassuré**. On griffonne (doodle) jusqu’à la Maison Blanche. Et à l’Elysée?
*Le « MacGuffin » est un élément de l’histoire qui sert à l’initialiser voire à la justifier mais qui s’avère en fait sans grande importance au cours du déroulement du film.
**Si vos réunions sont interminables, vous pouvez aussi fabriquer des origamis avec vos post-it…
Illustrations: Extrait de l’incontournable Cahier de gribouillages pour les adultes qui s’ennuient eu bureau de Claire Faÿ, Editions Panama et griffonnages de Barack Obama
A l’Elysée, d’après ce que l’on peut voir, c’est plutôt le style « Noodle ».
Françoise Dolto avait déjà parlé de l’importance de laisser les enfants gribouiller au lieu de les en empêcher.
Une grande productrice de dessins dans les marges à l’écoute des discours pontifiants dont ma cie a été ponctuée abondamment
c’est drôle ça, …j’ai un carnet de gribouillages……que je sors quand je réfléchis à qq chose qui me préoccupe
le résultat est très primitif…
aujourdh’ui c’est encore plus nécessaire à l’ère du clavier où tout est stéréotypé en police rigide