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A propos des nombreux dérapages (affaire Filippis, enquête sur les sabotages à la SNCF, fouilles musclées dans des collèges du Gers, délits d’outrage pour un oui ou un non, etc.) sur cette route à deux voies éminemment verglacée qu’est la Justice et son bras armé la Police, Georges Courteline avait tout dit au début du siècle dernier:
« La justice n’a rien à voir avec la loi, qui n’en est que la déformation, la charge et la parodie. Ce sont là deux demi-sœurs qui, sorties de deux pères, se crachent à la figure en se traitant de bâtardes et vivent à couteaux tirés, tandis que les honnêtes gens, menacés par les gendarmes, se tournent les pouces et les sangs, en attendant qu’elles se mettent d’accord. »
Hélas, quand elles se mettent d’accord c’est souvent sur le dos du justiciable, victime d’une violence d’état toujours plus ordinaire, plus quotidienne. Le pire, peut-être, est l’envers de ces démonstrations de force: la résignation, l’acceptation complice qui en assure la banalisation. Résister à cette pente commence par se regarder dans la glace et se demander ce qu’on exige de soi. Question de « décence ordinaire » comme disait George Orwell, ce « sens moral inné » qui incite les gens simples à bien agir.

Illustration: anonyme

  1. La justice serait aveugle et la loi aurait des ailes ?

    Dans le premier cas (qui regroupe à la fois la balance et les menottes), le bandeau est à proscrire car il interdit toute identification de la responsable par un système de vidéosurveillance.

    Dans le deuxième cas, lil semble que l’activisme du président de la République conforte cette question, notamment par l’utilisation de décrets, plus rapides et sans réplique que les discussions sur le sexe des anges, par exemple ceux de l’audiovisuel public.

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Patrick Corneau