Modèle de critique: ”Entre le moment où j’ai pris ce livre et celui où je l’ai reposé, je me suis tordu de rire. Un de ces jours, il faudra que je le lise.” Groucho Marx.
Pas très loin du Marx Brother, le professeur Roland Barthes défendant la lecture inachevée milite pour « liquider le surmoi de lecture ». Attitude bien plus radicale que celle de Virginia Woolf qui suggère de laisser reposer, décanter: “Attendons que la poussière de la lecture retombe” pour mieux la reprendre ensuite.
Il semble, aujourd’hui, que la désinvolture de R. B. incitant à une sorte de « zapping » livresque ait fait des émules chez les critiques, les éditeurs et quelques cancres universitaires…
Illustration: Roland Barthes photographié par René Saint Paul
Je suis triste de lire qu’il n’a fait école que chez les critiques et les cancres universitaires… Il avaut bien plus que cela.
Avez-vous lu l’ouvrage que vous citez? demanda l’un des professeurs d’un jury de soutenance de thèse à un doctorant tremblant.
– Pas personnellement.
La température tomba tout d’un coup de quelques degrés.
Il vous resterait à écrire, vu votre acharnement contre Roland Barthes, à écrire « Fragments d’un discours désastreux ».
Non, détrompez-vous, je ne m’acharne pas contre R.B. mais je préfère de loin le dernier Barthes (celui de la « Chambre claire » et du plaisir retrouvé en littérature) au Barthes poseur (voir la photo!) et pontifiant de la période structuralo-terroriste… 😉
Si vous accolez les termes de « structuralo-terroriste », attendez-vous à une prochaine visite des argousins de la DCRI (et, qui sait, à une « fouille à corps ») !