mikesol.1209029606.jpg Une jeune femme accoudée à un parapet au-dessus de l’eau miroitante, regarde au loin la mer où le fleuve se dilue. Il n’y a pas d’horizon, la brume le noie.
Elle semble rêveuse, et chastement disponible.
Il pourrait lui parler. Nous pleurons la même chose, je le sais. Parlons-nous. Quelque chose nous y porte – le ciel est gris pâle, le silence complice, il voudrait le frôlement d’un regard, la caresse de quelque doux réconfort.
Mais elle se détourne. Comme dans un film. Son coeur désormais la suit dans une voie invisible.

Regretter le rien, voilà le vrai regret. Mais c’est le regret qui fait du rien quelque chose

* « Les sensitives, à Ténériffe, se courbent lentement l’une après l’autre quand on approche, leur couleur change et passe du bleu au mauve, puis elles se redressent et reprennent leur couleur ancienne. » Jean Grenier, Lexique.

Illustration: photographie de Mike Sol
Illustration musicale (clic sur l’image): « Message personnel », paroles de Françoise Hardy, musique de Michel Berger (1973). Ici, la merveilleuse version d’Isabelle Huppert dans « 8 femmes » de François Ozon.

  1. DESORMIERE says:

    Quel cadeau ! Ecouter « Message personnel », cette chanson qui est un poème. L’avez-vous entendue interprétée par Isabelle Huppert dans  » 8 femmes », le film d’Ozon ? Moment émouvant, recueilli.

    Oui, absolument superbe! Merci pour cette indication que j’insère dans mon billet. 🙂

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Patrick Corneau