Pour commenter le document ci-dessus (si vous n’avez pas Snap Shots, clic-droit « afficher l’image ») reçu d’un ami professeur cherchant à recruter ses futurs étudiants parmi les candidatures des élèves de classe de terminale, il m’a paru que cet extrait de la quatrième de couverture du dernier livre de Renaud Camus* était « éclairante »:
« Lorsque les trois-quarts d’une génération accèdent au baccalauréat, le niveau de connaissance et de maturité qu’implique ce diplôme est à peu près celui qu’atteignaient au même âge les trois-quarts d’une autre génération, quand personne ne songeait à nommer cela baccalauréat, à peine certificat d’études. L’université fait le travail des lycées, les lycées celui des écoles primaires, les classes maternelles celui que les parents ne font pas, ayant eux-mêmes été élevés par l’école de masse, qui a formé la plupart des nouveaux enseignants. Arte, France Culture ou France Musique se consacrent aux tâches jadis dévolues aux chaînes généralistes, celles-ci imitent les postes et stations de divertissement. Tout a baissé d’un cran. C’est la grande déculturation. »
*La Grande Déculturation , Fayard, 2008.
Une grande lucidité qu’on pourrait prendre, à tort, pour du cynisme. Je retrouve bien mes élèves dans ces réponses. Ils ont tellement peur – ou tellement de difficultés ou tellement de … – de faire des phrases qu’ils reprennent systématiquement les termes de la question posée.
A écouter attentivement les propos tenus à la télévision, à la radio, par des personnes (parfois j’en tombe par terre) dont le métier est de s’exprimer en public et qui parlent comme à l’école primaire, plutôt que de vouloir atteindre l’expression de leurs profs ( les bouffons seuls copient les profs), ces jeunes gens ne savent plus faire une phrase qui excède sujet+verbe+complément. Il ne faut pas leur en vouloir, ils sont les premières victimes. D’ailleurs l’exemple vient d’en haut (enfin, il paraît que c’est le haut) avec des déclarations du genre : » il faut payer de l’argent »…
Felix Guattari le disait déjà en 1985 sous une autre forme, celle de l’infantilisation et de la subjectivité. Rien de neuf sous le soleil fort absent en ce moment.
http://totem.blog.lemonde.fr/2008/05/28/ecosophie/