Quelle expression rendrait le plus pleinement toute la force du désespoir et de la passivité impuissante que sous-entend I can’t stand it* de Charlie Brown?
Face à l’autosuffisance hautaine et obstinée de Lucy (« une géante à admirer avec effroi » selon Umberto Eco), incarnation de la société prête à rejeter « le garçon le plus émotif jamais paru dans une BD** », petite fille perfide, sûre d’elle, entrepreneuse au profit assuré, décidée à étaler une fausse mais efficace désinvolture pour arriver à ses fins
(le fatras d’inconvenances qu’elle déploie face au petit frère Linus), alors le mal au cœur, le dégoût envahissent Charlie: I can’t stand it se plaint le malheureux.
Mais avec quelles armes peut-on arrêter une mauvaise foi irréfutable quand on a le malheur d’avoir un cœur pur?
On a envie de s’écrier comme Melville à la fin de Bartleby:

« Ah! Charlie! Ah! humanité! »

* »Je ne peux pas le supporter »!?
**et « capable de variations d’humeur shakespeariennes » dit Stephen D. Becker dans Comic Art in America, 1959

  1. Gballand says:

    En ce moment, je vois tout au travers du prisme de l’actualité, alors, je verrais bien Ségolène en Lucy « sous calmants » ( parce qu’il ne faut pas exagérer) , par contre Charlie Brown ne peut bien sûr pas être Sarkozy, même si on lui donnait deux tubes de calmants à avaler… alors qui pourrait-il être ?
    I can’t stand… it…!

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Patrick Corneau