Comment ralentir dans un monde dangereusement malade de ses mobilisations, de ses emballements, de sa frénésie? Déjà Proust avait pointé sur un mode comique ceux qui se donnent le genre pressé, comme la Princesse de Nassau: « Même près de la porte, je crus qu’elle allait prendre le pas de course. Et elle courait en effet à son tombeau*. »
Tout est dit, et avec quel cruel aplomb!
*Marcel Proust, À la Recherche du temps perdu VII. « Le Temps retrouvé », Paris, Gallimard, 1999, collection Folio classique n°2203, p.286.
Illustration: photographie de Marsal Font
Enfant, j’ai le souvenir que je courais tout le temps et que le temps passait horriblement lentement.
Adulte, mon pas est de plus en plus lent, et c’est horrible comme le temps coure de plus en plus vite!
Je freine devant mon tombeau et le temps m’y précipite
Il y a quelque chose qui cloche!
Oui, la vie est mal faite ou plutôt est-ce dans la nature humaine d’être toujours en porte-à-faux, d’être inadapté?!
😉
on aimerait mourir pour de rire, mais on ne peut que mourir de rire…