Dans les années quatre-vingt s’est produit un renversement dans l’orientation des poussettes: les enfants n’ont plus fait face au parent-pousseur, ils lui ont tourné le dos pour être dans le sens de la marche, pour regarder vers l’avant, vers l’à venir.
L’objet technique n’est pas neutre, il est le signe d’une certaine façon de concevoir le monde. Ainsi, il semble logique aujourd’hui que l’enfant, dès son plus jeune âge, soit tourné vers le monde et non face à la génération précédente qui s’interposerait de manière indue entre lui et le monde. Les adultes sont d’éventuelles ressources, mais c’est à l’enfant lui-même qu’il revient de construire en toute autonomie ses savoirs et son futur…

  1. Modèle de gauche, l’enfant regarde le monde comme l’on regarde la télé, sans clefs de décryptage.
    Modèle de droite, l’enfant regarde le monde à travers le regard d’un adulte qui lui est bienveillant… (ceci dit, le landau est fait pour les nourrissons qui sont priés d’y roupiller)

    J’ai toujours préféré le portage au roulage : sur la hanche, une jambe d’un coté, une de l’autre coté, mon bras droit autour du bambin, et l’index gauche disponible pour lui montrer le monde

  2. Merci pour votre commentaire que je partage complètement. L’ancestral « portage » (il est vrai non médiatisé par un objet technique) est plus « fatiguant » que le roulage mais le gain est évident: proximité, chaleur, osmose avec l’enfant (voir toute la statuaire) que l’adulte peut alors « éduquer », « élever », bref accompagner dans sa découverte du monde.

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Patrick Corneau