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J’aime cette philosophie douce-amère aux confins du Rien du très mélancolique Pierre Autin-Grenier (1947-2014).

Tout poète se trouve quotidiennement confronté à l’urgence de l’inutile.

C’est quand il n’y a rien à faire qu’il n’y a vraiment pas une minute à perdre.

Si un beau matin tu décides de ne rien faire, alors il faut vraiment commencer tout de suite, parce qu’après, il sera trop tard toujours jamais.

Rien de plus démoralisant que de soudain se sentir, quelques secondes seulement, capable de quelque chose.

Ne faire que des choses inutiles, mais les bien faire.

Le poète est en tout semblable à la seiche, qui jette derrière elle son petit nuage d’encre pour mieux protéger sa fuite.

Extraits de Le poète pisse dans son violon (version symphonique), Editions Les Carnets du Dessert de Lune.

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.

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Patrick Corneau