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Du rififi dans le poulailler télévisuel

10248_10209073121406332_4461229769395651908_nferliprotsAvant-hier soir à la Grande Librairie sur la Cinq, Busnel voulait-il faire « vaciller les semblants » comme disait Lacan? Le renard a fait entrer deux loups dans le poulailler. Le poulailler a résisté mais beaucoup de plumes jonchent le sol.
À gauche: le philosophe « On-ferait », regard étrangement inexpressif derrière des lunettes terriblement rectangulaires. Avec un débit de mitraillette, il a recadré notre vision de l’islam (« religion vivante »), du christianisme (« religion moribonde »), des religions en général, de Nietzsche en particulier, de la droite, de la gauche, tout cela au nom d’un « athéisme social » aussi gai qu’une salle d’attente de la CAF.
A droite: « Loup-qui-nie », le saltimbanque qui n’est pas né dans la banque mais dans la coiffure (il nous le dit et nous le redit): gestuelle désordonnée, sourire très dentu, voix12472735_10209073121486334_ Comédie-française-limite-histrion. Avec cette plasticité infinie des caractères superficiels, il nous a « luchinisé » la droite, la gauche, la gauche de la gauche, la droite de la gauche, les bobos, les loubards, Roland Barthes et sauvé deux textes d’invités (et lauréats) d’une médiocrité abyssale.
Le grand nég’ Mabanckou roulant ses gros yeux derrière ses grosses lunettes était là pour le folklore.
Busnel a eu beaucoup de mal à « gérer », il a perdu des poils rapport à son enthousiasme livresque et à sa gouvernance télévisuelle.

Quant à nous, bien évidemment, ces « semblants » n’ont pas fait bouger d’un iota notre « Weltanschauung ». C’était loin d’être du « lourd » comme dit « Loup-qui-nie ». Les « semblants » scintillent et, au fond, comme toujours, il ne se passe rien – rien n’a vacillé, ni ne vacillera. Nous aurions mieux fait de passer notre soirée en compagnie de Bossuet ou Baudouin de Bodinat…

« La vie littéraire éloigne plus que tout des choses de l’esprit. » Paul Valéry

Illustrations: France 5

  1. Célestine says:

    Ah dommage, j’ai loupé.
    J’aime beaucoup les deux personnages. Mais ce n’est pas parce qu’on raffole des fraises et des huîtres que le mélange fait forcément un met grandiose.
    C’est un peu comme les Mentos dans le Coca…
    Belle journée à vous cher ami.
    ¸¸.•*¨*• ☆

  2. serge says:

    Je croyais que Onfray voulait faire une pause médiatique. Il a replongé?
    Il est intéressant d’observer le fonctionnement des médias. Onfray est invité partout
    pour donner son avis sur tout, sa vérité sur tous. Pourquoi lui? Pourquoi pas d’autres qu’on ne voit jamais.Ce doit être le bon client dans sa tenue austère de prêtre laïc.
    Pour me changer les idées et sur vos conseils je me suis mis à lire de lire « Au fond de la couche gazeuse » et je me demandais si nous avons encore quelques raisons de différer notre suicide.

  3. Catherine Dupont says:

    Différons, différons, car le suicide ne nous « sauvera pas la vie » ! comme je l’ai entendu dire un jour, et ça m’avait fait sourire.

    1. Belle (et drôle) remarque sur le suicide! Oui, différons, d’ailleurs c’est ce à quoi invitent les dernières pages, belles à couper le souffle, de « Au fond de la couche gazeuse » qui appellent à aimer cette terre, pour ce qui passe et qui frissonne, la vie telle qu’elle est et bien que… Il faut lire Baudouin de Bodinat comme une sorte d’anti-dote, de « coup de gong » à l’endormissement, à la léthargie générale.

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Patrick Corneau