Ayant diffusé en février 2014 une vidéo où il projetait contre un mur, et à deux reprises, un pauvre chaton, un jeune homme dut répondre de ses actes devant le tribunal de Marseille en comparution immédiate. Malgré ses regrets pour ce geste ignoble, il écopa d’un an de prison ferme. Commentant les excès* auquel ce fait divers donna lieu Gérald Bronner conclut son article (« Raison garder – Tout ça pour chat », La Revue Des Deux Mondes, avril 2014) de la manière suivante :
« On sait combien les animaux, en particulier domestiques, sont devenus des compagnons essentiels à la vie de beaucoup de nos concitoyens. Mais si l’on sait fermement à présent qu’ils ne sont pas des machines, veillons à ne pas non plus les anthropomorphiser. Comme le souligne de façon amusante le neuroscientifique Michael S. Gazzaniga (Le Libre Arbitre et la science du cerveau, Odile Jacob, 2013), certaines personnes sont ‘persuadées que leur toutou chéri, avec ses grands yeux noirs tristounets, est à deux doigts de faire publier son article Comment manipuler votre compagnon humain sans même se lever‘.
Parés des atours de l’humanité, les animaux deviennent facilement l’objet d’une adoration, eux qui paraissent en même temps si facilement dépourvus de mauvaises intentions. Dès lors, il est facile de comprendre que toute atteinte à l’intégrité de ces innocentes créatures, dont on fait en quelque sorte nos enfants, suscite des réactions dont l’excès saute aux yeux de celui qui sait raison garder. On pourrait craindre avec lui que cet amour des animaux ne révèle d’une façon ou d’une autre une haine des êtres humains. »
*Certains considérèrent, notamment sur le Web, que la sentence n’était pas assez sévère, qu’il aurait mérité dix ans de prison, vingt, la peine capitale même pour d’autres (par ailleurs, le jeune homme fut aussi la cible de nombreuses menaces de mort).
Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.
Une bonne fessée (qui fait mal, oeil pour oeil…) et au lit. J’apprécie énormément mon chat, tous ceux de mes voisins, j’ai pleuré mes deux chiens sans doute plus que de raison, mais l’amour excessif pour les bêtes m’a toujours hérissé le poil.
Lu et approuvé !
Le plus étonnant est de savoir que si ce jeune homme avait brutalisé une personne en la balançant contre un mur, il ne serait pas allé en prison.
La « banalité du mal » aurait-elle fait plier l’inflexibilité des juges? 🙁