Le temps est maussade, l’automne est déjà là, le froid trop en avance et je reviens d’un vernissage de presse au Carré d’Art. J’ai envie de donner des coups de pieds dans les premières feuilles mortes. Par vengeance? Je ne me suis jamais senti aussi démuni, aussi bête qu’au sortir de l’exposition Trisha Zelnik. J’attends benoîtement qu’un artiste vous grandisse, ou au moins vous déconcerte, vous interroge, questionne le regard que vous portez sur le monde. Là rien – encéphalogramme plat. Une sorte de panique cognitive m’envahit. Etais-je mal réveillé? Mal luné? Pourtant l’ambiance était accueillante, les vigiles aimables (reposés du tout-venant des visiteurs peut-être?), les institutionnels souriants et empressés, les journalistes et autres gens des médias caricaturalement dans les habits de leur fonction… Il y avait même des financiers et du jus de pamplemousse.
Que demande le peuple?
Le peuple en a assez de voir des vidéos insipides tourner en boucle dans des cagibis sombres et étouffants, d’entendre sempiternellement réciter le dernier catéchisme idéologique en vigueur, d’avoir à déchiffrer des panonceaux sur « le visible et l’invisible, le montré et le caché, le dit et le non-dit » écrits en Lacan niveau avancé. Pourtant, l’artiste avait anticipé nos réticences: de moelleux coussins étaient jetés devant les moniteurs vidéo posés au ras de la moquette. Cela suffit-il à vous embarquer un lundi matin, à exalter votre sentiment esthétique, à vous hausser au-dessus de la médiocrité de l’ordinaire des jours? « Non! » proteste un lecteur au fond de la salle. Répondons à ce brave qui s’est levé de bonne heure pour nous lire: l’art c’est ce qui reste quand tout le monde est parti au défilé huer l’Ennemi de service. Ce qui reste? Tout ce qui s‘est passé sur terre, stocké quelque part sous forme d’images et qui doit pouvoir être retrouvé, magnifié, célébré pourvu qu’on se place à la bonne distance et au bon endroit. Je cherche désespérément et ardemment ce lieu, cet avènement.

Illustration: photographie by courtesy of Clémentine Mélois.

      1. Cédric says:

        Je pense avoir découvert le texte qui vous a en partie inspiré le vôtre, cher Lorgnon. 😉

        http://www.revuedesdeuxmondes.fr/news/edito.php?code=143

        Quoi qu’il en soit, je ne partirai jamais huer l’Ennemi de service. Il me semble d’ailleurs n’avoir jamais hué personne de ma vie…

        Mais j’ai une fois de plus trop parlé ( chaque mot n’est-il pas une redite ? ) et comme dirait le Marquis de l’Oreille : c’est l’heure de la sieste. 😉

        Au plaisir.

  1. Françoise says:

    Je vous lis depuis longtemps et votre présence compte dans ma vie: je tiens à vous remercier pour toutes ces belles pages et pour la générosité avec laquelle vous faites partager les oeuvres et les auteurs qui vous accompagnent.
    Ma gratitude est d’autant plus vive que je partage aussi la plupart de vos émotions, interrogations, enthousiasmes… et nombre de vos consternations.

    Je romps donc avec ma discrétion habituelle pour vous signaler, au chapitre « Expos », les billets salutaires de http://www.schtroumpf-emergent.com/blog/ . Afin que l’humour et la faconde de l’auteur vous venge un peu…

    1. Je vous remercie pour vos mots aimables, cela m’encourage à continuer (car je me demande si je dois poursuivre… Je tiens ce blog depuis 2006, d’où, par moments, une certaine lassitude…).
      Je connais le blog de Nicole Esterolle que j’apprécie même si je ne partage pas toujours la vigueur de ses propos.
      Merci encore pour votre fidélité au Lorgnon.
      Bien à vous,
      P.C.

  2. V. says:

    Justement à partir de ce soir, un documentaire passe au cinéma (2 salles à Paris seulement) :  » La ruée vers l’Art » qui pourrait donner une idée de ce qu’est l’art d’aujourd’hui – c’est du marketing – zut j’ai raconté la fin !
    France Inter recevait hier Mme Lamour qui a réalisé ce film : http://www.franceinter.fr/emission-linvite-du-57-marianne-lamour
    Les « artistes », cher Monsieur du Lorgnon, s’adaptent semble-t-il aux lois du marché. De fait, ce ne sont plus des artistes mais des commerciaux. La messe est dite.

  3. « Les artistes s’adaptent semble-t-il aux lois du marché. De fait, ce ne sont plus des artistes mais des commerciaux. »

    Ohhh les généralisations… Désolée, cher/chère V. (?!), »l’idée de ce qu’est l’art d’aujourd’hui » ne peut pas être contenu dans une « enquête » sensationnaliste « sur le marché de l’art » faite par une réalisatrice, scénariste et chef éclairagiste. Il en faut un peu plus pour avoir une « idée »:

    1- Connaître à fond l’histoire de l’art moderne et contemporain
    2 – Suivre ses changements
    3 – Réfléchir sur sa dynamique
    4 – Être en contact avec des artistes, critiques et théoriciens à travers le monde.
    5 – Lire (en plusieurs langues) l’essentiel de ce qui a été et continue à être publié dans des publications spécialisées.
    6 – Ne pas manquer une seule édition de la « documenta » (Kassel) et des dizaines de biennales à travers le monde.
    7 – Visiter des ateliers, des expositions individuelles et collectives partout et aussi dans les pays émergents
    8 – Se familiariser avec les concepts des grands commissaires d’expositions qui ont changé le cours des idées sur l’art et aussi sur la manière de l’exposer aux 20e et 21e siècle
    9 – S’éloigner du marché de l’art, de ses « valeurs » et de tout ce qui est en dehors et qui peut déformer la vraie appréhension de l’œuvre.

    L’art n’est pas comme la « politique » sur laquelle tout le monde pense pouvoir donner son opinion. L’art, contemporain ou pas – autant que la science ou la philosophie – est un champ complexe de connaissance et de spécialisation. Pour critiquer les artistes, la production artistique et son circuit, il faut du savoir. Et il ne faut surtout pas de « ressentiment » et de « mesquineries » comme celles qu’on aperçoit dans ce « petit schtroumpf émergent », dont le « pote » est le « chroniqueur du marché de l’art » du journal Le Monde.

    Quand on n’est pas expert il est préférable de ne pas « dire la messe ». Et encore moins de généraliser.

    1. Cédric says:

      Je ne vous crois pas. 😉

      A mon sens, chacun peut dire ce qu’il veut, comme il veut, sur tous les sujets qu’il veut aborder ( sauf intentions malveillantes, incitations à la haine et autres propos de ce type ).

      Je peux dire ce que je veux sur l’ « art », quel que soit mon degré de savoir ou de connaissance. Et vous aussi évidemment, chère Sheila Leirner, vous avez le droit de vous exprimer comme bon vous semble. 😉

      Quant à moi, j’ai envie de dire ceci : l’art n’existe que dans l’oeil qui le regarde.

      Que vous soyez d’accord ou non avec cette phrase, que vous la compreniez ou non, bref quelle que soit la façon dont vous la lisez, je l’exprime si j’en ai envie, vous ne pourrez jamais me faire taire. 😉

      Bien à vous.

    2. V. says:

      Chère Madame,

      Cette longue liste de courses me donne à penser qu’en effet, il me manque des éléments (et des lieux) de réflexion pour disqualifier un dispositif marchand global. Merci de me le rappeler.
      Quand vous dites : « L’art n’est pas comme la « politique » sur laquelle tout le monde pense pouvoir donner son opinion », je m’étonne. Le rôle de l’art dans le monde n’est-il pas politique ? De fait, ignorante que je suis en art, comment oserai-je avoir une opinion politique ? Comment, sans culture, est-il possible d’avoir un avis sur quelque sujet que ce soit ?
      En m’intéressant à l’art, à la politique et à d’autres choses qui devraient m’être inaccessibles, je m’intéresse à l’Homme et à la production humaine. Ma perception est sensible et pas intellectuelle. Les universitaires ont-ils décrété que ce mode d’acquisition était illégitime ?
      Revenons à nos moutons : si je parle de marketing c’est qu’en sortant – par exemple – de l’expo Ron Mueck à la Fondation Cartier, je me suis interrogée. Adapter une oeuvre à un lieu qui se regarde être lui-même (par le jeu des espaces et des baies vitrées) me semble préjudiciable à l’artiste. Qui ou quoi y a-t-il à valoriser ? Quels sont les intérêts en jeu ?
      Autre question : pourquoi à la FIAC met-on en avant les oeuvres les plus chères? Parce que c’est ce qui attire le public? Qu’est-ce alors que la valeur de l’oeuvre ? Est-ce par ce qu’elle dit ou comment l’artiste l’a « réfléchie » ? Que dire de l’engagement de l’artiste dans son travail ? Que dire de ces ateliers où l’artiste n’intervient que pour signer l’oeuvre après l’avoir conçue avec un logiciel (Koons, Veilhan, etc) ?
      Vous avez eu tort de me tendre cette perche. Maintenant je veux des réponses.
      J’attends.

      V.

      1. Chère V., vous n’avez pas disqualifié un « dispositif marchand global ». Vous avez disqualifié tous les artistes et tout l’art d’aujourd’hui. Cela veut dire que votre panier est vide et qu’il faut effectivement faire des courses. Par exemple, vous semblez ne pas comprendre que si le rôle de l’art dans le monde peut être politique, ça ne veut pas dire que l’art soit « de la politique ». J’espère que vous m’épargnerez de vous expliquer les différences entre « politique » et « art », car un bon dictionnaire fera l’affaire.

        Évidement que vous pouvez avoir les opinions que vous voulez, sur tous les sujets, avec votre perception sensible. C’est même très honorable que vous « vous intéressiez à l’Homme et à la production humaine ». Mais qui n’a pas la « culture de l’art » (surtout les universitaires, hélas!) n’a pas le droit de généraliser en disant, par exemple, que « tout l’art d’aujourd’hui c’est du marketing ». Moi aussi je me suis interrogée en sortant de l’expo Ron Mueck à la Fondation Cartier, sans cependant juger que l’œuvre était adaptée au lieu car depuis que Mueck est Mueck il réalise la même œuvre. En fait, j’étais fatiguée de la surévaluation et de la ruse de l’artiste. Je me sentais comme Jonathan Jones, critique du « The Guardian », il y a 7 ans. Pour moi, l’art de Ron Mueck continue moche, vain, vide, décérébré – une des erreurs du siècle.

        En lisant vos questions je regrette effectivement de vous avoir « tendu cette perche ». D’abord parce que je ne sais pas quoi vous répondre à propos de la FIAC. Ce n’est pas mon domaine. Pour moi, les « Foires » sont pour la « Culture » ce que les « Marchés aux Poissons » sont pour les « Musées Océanographiques »… Que dire des ces artistes qui n’interviennent que pour signer l’œuvre? Je vous dis qu’aujourd’hui c’est parfaitement possible et qu’il y a des d’artistes vraiment très intéressants (expérimentaux ou non) qui travaillent avec des assistants, des logiciels, de la haute technologie ou avec des méthodes assez primitives toujours basés dans des « programmes esthétiques ». Mais pour vous expliquer comment c’est possible et pourquoi ils sont intéressants, il aurait fallu que votre panier soit rempli au moins avec les courses basiques. Malheureusement je n’ai pas ni le temps ni la possibilité de faire ces courses pour vous.

        PS – Veuillez excuser mon français, je ne suis pas française.

        1. V. says:

          Merci pour votre réponse, chère Madame. Quant à votre français, il est parfait. Evidemment.
          Nous partageons quelques points de vue malgré les écarts (de) matériels (Mueck par exemple qui a moins à dire que Duane Hanson, même si c’est idiot de comparer).
          Quant à dire que l’art d’aujourd’hui ne vaut rien, je peux simplement corriger ce type de remarque péremptoire en avouant que le travail de Céleste Boursier-Mougenot

          me touche. Faut-il savoir pourquoi ?
          Tout n’est pas perdu !

  4. Louise Blau says:

    Cher Lorgnon, j’aime vos coups de gueule, ou si l’on veut de mauvaise humeur car ils posent toujours des questions essentielles. Ceci dit les artistes ont depuis longtemps (toujours) su que l’art était un marché répondant aux règles de l’échange (monnayé ou pas) qu’ils avaient besoin de mécènes, commanditaires, etc. D’une réception. Le problème est surtout dans les « lois » du marketing, quand les vessies deviennent lanternes, et quand les institutions muséales ne pensent plus que valeur moyenne du panier du visiteur (entrée + produits dérivés) et nombre de visiteurs (faire toujours plus chaque année), ne raisonnent plus qu’en termes de retour sur image, qui reposent sur des coups, médiatiques s’entend.

  5. brindamour says:

    Pour moi c’est fini. J’ai trop vu d’expos contemporaines, de performances, de happening. Au début c’est drôle surprenant, peut-être subversif.
    Mais maintenant je trouve la plupart de cet « art » consternant de médiocrité, de tristesse. On sent la supercherie, le foutage de gueule.
    Une de mes dernière tentatives était en février dernier à Bordeaux au musée d’art contemporain dans le magnifique bâtiment du quai des Chartrons. Il y avait un happening: dix tonnes de vieux pneus entassés au milieu. Vous pouviez aller déplacer un pneu pour participer.
    Pour les pauvres blaireaux qui n’avaient pas les clés pour décrypter la portée de cette oeuvre incontournable et super-essentielle il y avait un guide et plein de panneaux explicatifs.C’était interactif, c’était con, c’était triste.

  6. Je pensais qu’il n’y avait que les photos de chatons qui libéraient la parole sur Internet, et bien non ! Merci à Cédric, Françoise, V., Sheila, Louise Blau, Brindamour, Alfons, Pierre pour leurs contributions qui ont animé le fil de la discussion.

  7. Pour information:
    Les « dix tonnes de vieux pneus entassés au milieu » sont l’environnement culte (et historique) de l’artiste américain Allan Kaprow (1927 – 2006), réinventé plusieurs fois par an dans le monde. Kaprow était un disciple de Duchamp et John Cage, lié aux artistes de Fluxus; collègue de Jim Dine, Red Grooms, Claes Oldenburg, Robert Whitman, Rauschenberg, entre autres. En plus d’être un artiste extraordinaire, il a développé en tant que théoricien, les concepts de l’art de la performance, de l’environnement et du « happening » dans les années 50, 60 et 70.

    Présenter une pièce de cette importante à un rustre qui ne fait rien pour ne pas en être, c’est comme jeter des perles aux porcs. Ils les piétinent et, en se retournant, ils vous déchirent…

    http://en.wikipedia.org/wiki/Allan_Kaprow
    http://www.capc-bordeaux.fr/programme/allan-kaprow

    1. Cédric says:

      Merci de ces précisions chère Sheila, cela m’a donné envie de visionner cette vidéo que j’ai vécue comme une immersion en terre inconnue :

      « Culte » c’est bien le mot. J’ai l’impression d’avoir assisté au rite, au cérémonial d’une étrange tribu. ( Marcher en talons aiguilles sur des pneus comme d’autres marchent pieds nus sur des braises… )

      Quant à moi, je me passe de toute religion, de tout rite, de toute croyance, quitte à passer pour un rustre, un ignare ou un pourceau aux yeux des adeptes, des fidèles, des suiveurs ou des « réinventeurs » d’un rite, à mes yeux, ridicule (comme tout rite). 😉

      Bien à vous.

  8. brindamour says:

    Et donc à la sortie de l’expo,à l’écoute de vos commentaires sévères, l’admiratrice qui vous traite de rustre et de porc incapable d’appréhender la portée esthétique de cette oeuvre majeure.

  9. Pierre says:

    Décidément, vous ne comprenez rien à rien, l’art nous élève, il suffit de monter sur le tas de pneus… La clarté du message vous aveugle…

  10. Cher Cédric, puisque vous m’aimez c’est un plaisir de vous répondre 😉

    Je comprends que vous avez vécu l’expérience comme une immersion en terre inconnue. C’est un peu comme moi quand je viens ici, avec mon vrai nom, pour répondre à des personnes déguisées derrière des pseudos et des initiales. L’oxymoron « être anonyme pour être libre » est plus à craindre que le courage de se montrer. À bien faire, il n’y a point de reproche, si?

    Mais retournons à votre commentaire. Personne est obligé de tout connaître. L’art n’est pas une secte, ce n’est pas parce qu’on connaît certaines choses que nous devenons « des adeptes, des fidèles ou des suiveurs ». La preuve est que cette œuvre réinventée en tant qu’hommage n’a rien d’un rite (comme toute l’œuvre de l’artiste, d’ailleurs), ni d’un cérémonial, ni rien de ridicule si l’on connaît son origine.

    Les rustres, cher Cédric, ne sont pas ceux qui ne connaissent pas certaines manifestations de l’art. Ce sont ceux qui, par manque de respect, curiosité ou par la paresse, les jugent (et les insultent) sans savoir de quoi il est question.

    Je vous dis au revoir. Il y a peu de chance que vous me revoyiez par ici. Les terres obscures des pseudos, des porteurs d’initiales et des jugeurs ne sont pas ma tasse de thé 😉

    Bien à vous

    1. Cédric says:

      Chère Sheila,

      Êtes-vous votre nom ?

      Si j’utilisais mon nom complet dans ces commentaires, serait-ce davantage me « montrer » ? Alors que j’exprime déjà très exactement et très librement ce que je pense ? Qu’est-ce que cela apporterait à mes mots, de les signer de mon nom complet ? Voilà la raison principale pour laquelle je ne signe pas de mon nom complet : tout simplement parce que je ne vois aucune raison valable de le faire. J’en ajoute une autre, qui est que mon entourage ne connait pas l’existence de mon blog, ni les commentaires que je laisse sur d’autres, et cela me convient, mais s’ils découvraient mon blog ça ne serait pas un problème pour autant, et puis si je voulais totalement me cacher je n’utiliserais pas mon vrai prénom ni n’aurais mis une vraie photo de moi dans mon profil.

      Bref : êtes-vous votre nom ? Suis-je mon nom ? Je réponds : non.

      J’exprime déjà clairement ce que je pense, accoler mon nom à mon prénom n’apporterait rien à personne, je ne vois aucune raison valable de le faire.
      Vous auriez signé simplement « Sheila » je vous aurais répondu exactement pareil.

      C’est seulement après avoir répondu à votre premier commentaire que j’ai découvert que vous aviez une page wikipédia qui vous était consacrée, grâce à laquelle j’ai appris que vous aviez beaucoup d’expériences et pas mal roulé votre bosse dans le « monde de l’art ». Mais, je vous le dis très simplement : ça ne change rien. 🙂

      Je m’adresse à vous comme je m’adresse à tous les autres blogueurs ou commentateurs que je peux croiser ici ou là, anonymes ou pas, célèbres ou pas, écrivains ou pas, ça ne change vraiment rien pour moi.

      Ce qui m’intéresse avant tout, c’est la pensée exprimée et non pas « qui » l’exprime.

      Ce qui m’apparait comme une des choses les plus ridicules dans le monde de l’art, c’est justement le « nom » de l’artiste, ces « oeuvres » faites « oeuvres d’art » par la simple réputation, par le simple nom de l’artiste accolés à celles-ci.

      Voilà ce qui serait intéressant : retirer tous les noms des artistes, dans les musées, dans les expos, dans les livres, etc. Ne laisser à voir QUE les oeuvres, ce serait intéressant et amusant…

      Le monde de l’art (mais il n’est évidemment pas le seul 😉 ) est un monde boursouflé d’égos en tous genres, avec des artistes à ce point identifiés à leur nom, à leurs oeuvres, qu’ils prennent toute critique personnellement.

      Vous-même chère Sheila, j’ai l’impression que vous êtes identifiée au « monde de l’art », et vous me semblez prendre les critiques, les jugements sur des oeuvres ou sur l’art en général, de façon personnelle, comme si vous êtiez personnellement blessée par ce que vous avez pu lire dans ce fil de commentaires. Rectifiez si je me trompe.

      Pour moi c’est assez clair : quelqu’un qui attaque ( vous avez utilisé les mots « rustres », « porcs »,…) a quelque chose à défendre ou se sent blessé ou attaqué.

      En ce qui me concerne, mon intention n’est pas d’attaquer qui que ce soit, j’ai parlé de l’art en général, de cet ensemble d’objets appelés « oeuvres » qui sont installés à certains endroits et que des personnes viennent regarder.

      Toutes ces démarches n’ont pour moi rien, absolument rien d’essentiel, ce ne sont que des objets (tableaux, sculptures, pneus, etc.) et si je n’ai pas envie de « comprendre la démarche de l’artiste » ou d’ « entrer dans son oeuvre », c’est mon droit le plus strict, si je préfère regarder le ciel, la pluie ou les étoiles, c’est mon droit. 🙂

      Pour moi, la vie ne se situe pas dans l’art, ou disons que l’art n’est qu’une infime partie de ce par quoi la vie s’exprime.

      J’ai été long, mais comprenez-moi, comme vous le laissez entendre : c’était peut-être la dernière fois qu’on s’écrivait !

      Au plaisir d’échanger encore avec vous ici ou ailleurs (vous pouvez commenter sur mon blog si l’envie vous prend, même de façon anonyme ! 😉 ).

      Et si c’était ici notre dernier échange, permettez-moi de vous souhaiter le meilleur en toute chose, et n’oubliez pas : je vous aime !! 🙂

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Patrick Corneau