Ahurissante vidéo où par deux fois les protagonistes de 28 minutes (émission se voulant « légère et pertinente » présentée par Elisabeth Quin) dont la très appliquée et si peu vialattienne Eva Bester, s’efforcent de rassurer les auditeurs en précisant que la formule par laquelle le grand Alexandre Vialatte finissait la plupart des chroniques qu’il rédigeait pour le quotidien « La Montagne »: Et c’est ainsi qu’Allah est grand (sans aucun rapport avec le sujet traité mais représentative de son humour « décalé »), N’EST PAS UNE CHARGE antimusulmane ! ! !
O tempora, o mores…
Illustration: document ARTE
L’humour suppose une décalage entre la pensée et les faits. Si ce décalage n’existe plus, l’humour n’existe plus. Si je dis : « Les cornettes de bonnes soeurs devraient leur permettre de s’envoler et ainsi d’échapper à la pesanteur, aux frontières, sans aucun contrôle douanier, policier ou autre » c’est -qui sait?- peut-être drôle. Supposons maintenant, que ces mêmes personnes soient plus ou moins discriminées, pourchassées, voire persécutées, par des contrôles administratifs, interdites de séjour, remises à la frontière, le trait d’humour devient alors assez mal venu, voire même malveillant pour ces malheureuses. Tout est une question de nuance et du degré de compréhension de l’auditoire
Qu’en aurait-il été si son neveu en avait fait de même à la fin de chacun de ses discours quand il était ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire ?
« filleul » et non « neveu » pour être précis.
si l’humour est pourchassé et renvoyé à la frontière du politiquement correct : alors … on est dans la mouise !!
Crainte par anticipation = auto censure = gnagnagna = néant.
La Gloire soit à celui qui ne meurt pas, comme dirait Borges !!
Maintenant que j’ai dépassé la cinquantaine, j’éprouve une lassitude à écouter ces
jolies et jeunes journalistes venir m’expliquer pourquoi il faut admirer ces auteurs
que je lisais avant qu’elle naisse.
j’ai beaucoup aimé ce « et si la poésie était bien plus audacieuse que n’importe quelle provocation »