Bien évidemment ce blog ne peut pas ne pas collectionner les conceptions, définitions, regards et commentaires autour de la complexe notion de « mélancolie ». Je viens de lire cette note de François Debluë, écrivain sensible et subtil, dans l’avant-dernier numéro de Conférence:

« Lisbonne.

Mélancolie du fado.

Douceur triste de cette langue portugaise, lorsqu’elle exprime la saudade. Loin des rugosités de l’espagnol.

Soudain, ici, le sentiment du Temps: non seulement celui de sa fugacité, mais celui aussi de son intensité présente.

C’est que fado vient de fatum, qui est conscience du destin.

La mélancolie n’est plus regret ni vain lamento: la voici devenue alarme, vive émotion, plaie ouverte de celui qui, se sentant possédé par le Temps, blessé par lui, éprouve dans le même instant la volonté de le posséder à son tour, de l’étreindre, de l’aimer enfin – jusqu’à souhaiter mourir pour lui. » François Debluë, « Lyrisme et dissonaces (V) », Conférence, n°32, printemps 2011.

Illustration: Pascal Vinardel, « Le Grand Détour’, huile sur toile, 2009.

  1. larissa says:

    Bonsoir,

    La lecture sur internet de quelques pages de Iles sans océan sur internet a aiguillonné ma curiosité et mon intérêt, je découvre ainsi votre blog, vous m’en voyez ravie.

  2. k.role says:

    Je ne savais pas que les contributions étaient triées sur le volet ici… pour moi, ça m’est égal, mais jeter Camanè ça ne se fait pas 😀

  3. k.role says:

    et bien, mon commentaire avait disparu… c’est pour ça.
    Camané, est sur scène comme à une table de travail, ou de bistrot, dans une pénombre chaleureuse, les violes jouent pour lui, elles se penchent sur sa méditation, et le chanteur arrache de lui, ce cri, cette lamentation sublime.

    et le public vibre en total harmonie (quand on est dans la salle : c’est très fort !)
    salutations

  4. k.role says:

    un autre titre très beau : « saudades trago comigo »

    Saudades trago comigo
    Do teu corpo e nada mais

    je transporte avec moi les nostalgies
    de ton corps et rien de plus.

    Eu tenho um sonho dourado
    sonho que minha alma quer
    é morrer cantando o fado
    nos braços de uma mulher

    Mon rêve doré,
    celui auquel mon âme aspire,
    c’est mourir en chantant le fado
    dans les bras d’une femme.

    E tu que sentes por mim / desde essa noite perdida?
    Sentes esse frio em ti / que eu sinto na minha vida?

    et toi ? que ressens-tu pour moi depuis cette nuit de perdition ?
    Sens-tu ce froid en toi, celui que je sens dans ma vie ?

    c’est ici : http://www.youtube.com/watch?v=0vXwPC5_pio

  5. moidune says:

    Juste l’adresse d’un site
    avec un bonus vers ce chanteur, guitariste,
    « Sens tu ce froid en moi ? »
    « Mourir en chantant le fado
    dans les bras d’une femme »

    Et Antonio Zambujo,
    est à découvrir, porté par l’âme du Fado,
    et l’élégance intemporelle de la grâce musicale,
    travaillée, exigeante et donnée en cadeau à ceux
    qui possèdent l’oreille musicale et
    sont sensibles à cette élégance…
    Je vous laisse apprécier.. et aller plus loin…

    http://jepleuresansraison.com/2012/01/07/antonio-zambujo-a-toulouse-6-janvier-2012/

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Patrick Corneau