Un récent séjour me l’a confirmé: la Provence de Peter Mayle n’existe plus (ne parlons pas de celle de Pagnol). Elle est devenue étrangement exotique, une sorte de vitrine pour touristes: ces « estrangers venus du dehors » déambulant comme des ravis de la crèche au milieu d’indigènes souvent hostiles donnant l’impression de faire de la figuration. Le « marché paysan » de Gordes, splendide village accroché dans le ciel du Lubéron, est devenu un théâtre mercenaire où l’on cherche de l’authentique noyé sous des produits provenant d’Inde (soie et cachemire), du Maroc (des cabas en raphia aux couleurs criardes), de Tunisie (céramique façon décor « provençal »). Règne l’universelle fripe informe « made in China » (on trouve même des marinières fabriquées en Bretagne). La malheureuse cigale est déclinée sous ses imitations les plus kitchs et matières les plus déshonorantes pour cet insecte enchanteur. Le syndrome du Mont-Saint-Michel est en marche: on vous racole non pour la « véritable omelette de la Mère Poulard », mais pour la « vraie bouillabaisse marseillaise ». Quel savon de Marseille lavera ces crapuleries? Encourager un « tourisme réceptif »? O tempora! O more!
Illustrations: photographie et vidéo ©Lelorgnonmélancolique.
eh oui : le Lubeu(bé)ron me tape sur les nerfs (expression un peu désuette peut-être ?) tout est trafiqué, ou presque, depuis Pagnol. Une solution : sur les sentiers de Margeride, je vous assure, on peut marcher toute la journée sans rencontrer âme qui vive (nouvelles fraîches du jour) donc les boutiques en question restent discrètes.
Alors oui, c’est décidé, pour les prochaines vacances , loin des routes sûres et des sites surexposés, j’emprunterai les sentiers vagabonds et méconnus de la Margeride (en plus quel beau nom!).
🙂