chat5.1256111195.JPGhmorganlettrine4.1269681622.jpgJour 85 de ma captivité. Le chien n’arrête pas de remuer la queue pour un oui ou un non. Cet enjouement permanent me tape sur les nerfs. Le moindre geste des maîtres est ponctué par ce débile d’un « Chouette! mon truc préféré ». Peut-être devrais-je m’en faire un allié? Un rapprochement avec cet idiot semble possible devant la télévision.

Enfin du frais: mes ravisseurs sont revenus des courses avec un poisson rouge dans un bocal. La couleur de la bête ne m’inspire pas. Au moins il est silencieux et inoffensif. Ses jours sont comptés…

J’ai été affublé d’un ridicule collier en cuir rouge pourvu d’une clochette (sans doute pour mieux me repérer). Heureusement j’ai échappé au tatouage humiliant! Il va falloir redoubler de vigilance dans mes déplacements. Comme disait un autre moustachu: « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. »

L’oiseau « quitte son service » après le dîner, sa cellule est recouverte d’une sorte de bâche. Enfin je n’entends plus ses criailleries. Je peux me déplacer plus librement la nuit (malgré cette foutue clochette!) et explorer ma prison. J’en profite pour me faire les griffes sur le canapé du salon. Toujours ça de pris…

J’ai découvert que le chien dormait avec les maîtres, sur la descente de lit de madame. Je suis sûr qu’il saute dans le lit à son réveil. Bonjour les poils! Salut les puces… Quel manque d’hygiène. On n’est pas un chien pour rien…

Cet après-midi une odeur de gâteau venait de la cuisine: mes bourreaux vont sûrement recevoir leurs petits-enfants demain. Je m’attends au pire, attouchements et curiosité malsaine. Peut-être vais-je m’éclipser pour la journée…

Illustration: photographie de Masahiro Makino

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Patrick Corneau