« Y en a pas deux comme lui pour défendre la race française ! – Elle en a bien besoin la race française, vu qu’elle n’existe pas ! » que j’ai répondu moi pour montrer que j’étais documenté, et du tac au tac.
« Si donc ! qu’il y en a une ! Et une belle de race ! qu’il insistait lui, et même que c’est la plus belle race du monde et bien cocu qui s’en dédit! » Et puis le voilà parti à m’engueuler. J’ai tenu ferme bien entendu.
« C’est pas vrai ! La race, ce que t’appelles comme ça, c’est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C’est ça la France et puis c’est ça les Français. »
L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël, Paris, 1932.
La France selon Paul Claudel (extrait de Conversations dans le Loir-et-Cher lu par Michel Winock lors de l’émission Réplique du 12 décembre 2009 « A propos de l’identité Nationale » où il débattait avec F.-G. Maugarlone).
Après la France vue par ses écrivains, retour à l’actualité avec un extrait d’un reportage du journal de France2: une réflexion sur « l’identité nationale » de l’écrivain Denis Tillinac suivie d’une réaction d’une habitante de la commune de Saint-Gratien (Val-d’Oise) à la possible construction d’une mosquée « avec minaret », appendice « où l’on fait sonner la cloche » (sic) une « différence » qui ne lui semble pas aller de soi… Faut-il substituer à l’identité refermée sur ses origines, la diversité ouverte aux « quatre coins du monde »? De l’expression intellectuelle des idées aux actes et aux attitudes, il y a plus qu’un pas… Qu’en est-il de la fraternité dans tout cela?
Illustrations: photographie de François Pagès (Louis-Ferdinand Céline en 1957 dans sa maison de Meudon). Vidéo extraite du journal de 20h/France 2/mardi 8 décembre 2009.
Votre note commence donc avec Céline…
C’est dire si vous ne manquez ni de courage ni de culot.
Enfin bref.
(Ce blog ne cesse plus de se bonifier, un pur régal.)
A rapprocher – ou à éloigner – des propos tenus lundi dernier à Charmes (Vosges) par Nadine Morano :
« »Moi, ce que je veux du jeune musulman (sic), quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers. »
Cette secrétaire d’Etat (chanteuse à ses heures, en playback, sur le récent « lipdub » UMP) n’a même pas à sa disposition une plume qu’elle aurait pu ramasser dans la fange d’une basse-cour.
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