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Dans son compte-rendu de l’exposition consacrée à la photographe Lee Miller au Jeu de Paume (jusqu’au 4 janvier) « Lee Miller, une femme extraordinaire« , Lunettes Rouges mentionne qu’ »Il y a ici des photos d’elles qui sont drôles, qui mettent en scène, qui sont des clins d’œil amusants. (…) Il y a aussi de jolies anecdotes comme quand elle prend un bain dans la baignoire d’Hitler à Munich. » Et de citer la fameuse photographie spectaculaire de David Sherman du 30 avril 1945 où on la voit dans une baignoire entourée d’objets qui ressemblent à des accessoires de théâtre. Carolyn Burke dans un article* fort intéressant a montré que cette photo, loin d’être anecdotique, est savamment « mise en scène » et marque un tournant à la fois dans la carrière professionnelle de la photographe et une fracture, un point de non-retour dans sa vie même. Voici le commentaire qu’elle fait de ce cliché étonnant au contenu très symbolique.

* »L’œil de la guerre – Lee Miller et ses photos de presse » (traduction de Jean Migrenne), La Revue des Deux Mondes, octobre-novembre 2008.

A voir sur ARTE lundi 3 novembre 2008 (à 05:00): Lee Miller ou la traversée du miroir, un film de Sylvain Roumette (1995, 54mn).

Illustration: photographie de David E. Sherman (restée en sa possession jusqu’au décès de Lee Miller en 1977) – Lee Miller Archives.

  1. Merci pour avoir démontré – ici – qu’au-delà de la « jolie anecdote » de Lee Miller prise en photo dans la baignoire de Hitler, il y avait dans cette oeuvre, tout à la fois, une mise en scène consciente et surréaliste d’un moment historique.

    Lee Miller n’était pas une écervelée mais une grande artiste.

  2. Le texte de Carolyn Burke positione très précisément Lee Miller dans l’univers du photojournalisme, dans le champ des photos soigneusement construites pour avoir un impact, pour faire de l’effet. C’est de l’excellent journalisme, du très bon marketing, mais il faudrait plus de densité pour que ça fasse de Lee Miller une grande artiste.
    Vous imaginez une seconde Cartier-Bresson composant ses photos comme Lee Miller décrite par Carolyn Burke (qui, je présume, dit vrai) ? Ce sont deux univers bien distincts.

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Patrick Corneau