Une étude de l’INSEE et de l’agence contre l’illettrisme indique que 9% des Français adultes, soit plus de 3 millions de personnes, ne maitrisent pas suffisamment la lecture et l’écriture pour être autonome (c’est la définition de l’illettrisme). Cette enquête montre que 59% sont des hommes (!?), et que le phénomène est aussi présent dans les campagnes que dans les villes. Autre réalité à la marge de l’illettrisme: la baisse de niveau en orthographe. Avec internet l’écrit est réhabilité, de fait les lacunes apparaissent au grand jour: elles peuvent être pénalisantes pour obtenir un emploi ou décrocher des contrats. Du coup, le « bien écrire » est devenu un principe de sélection (comme le furent les mathématiques dans la scolarité) et les cours de rattrapage n’ont jamais été aussi nombreux dans l’enseignement supérieur, mais aussi en entreprise avec des « coach en orthographe »! (voir ci-dessous l’extrait du reportage diffusé lundi 8 octobre dans le « Journal de 20h » de France2 et surtout l’argument final du « coach »).
Ce qu’on tait en revanche est que les toujours « nouvelles technologies » sont largement responsables de cet effondrement, et que l’entreprise qui veut se présenter comme le dernier refuge où l’on respecte la correction langagière collabore par ses pratiques et son esprit même à ce déclin de la langue dite maternelle (entre autre, en promouvant cet anglais d’aéroport que nos costards-cravates mondialisés parlent avec l’aisance que l’on sait)…
Je suis parfaitement conscient que je dénonce (horresco referens) cette situation avec l’outil que j’incrimine…

P.S.: J’ai essayé d’écrire ce billet en texto, j’ai renoncé. Trop démoralisant. Les curieux peuvent se risquer sur ce site (belge).

  1. gballand says:

    En début d’année, le proviseur du lycée où j’enseigne, signalait sa surprise en constatant qu’à peu près 8 % des élèves de terminale avaient des problèmes de compréhension écrite assez graves, puisqu’ils ne comprenaient pas le test de comprénhension donné lors de la journée d’appel… Cela oblige à se poser de nombreuses questions… qui sûrement resteront sans solutions…

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Patrick Corneau