Puissance de la formule quand elle rencontre une forme. J’aime les phrases qui paraissent dire une vérité, en ont du moins la figure mais nous placent à la limite d’un hors-sens. Comme dans une équation, on sent la force d’une relation bien plus qu’on ne la comprend. Impression de frôler quelque chose, de l’avoir « sur le bout de la langue », mais on ne sait pas quoi. Ainsi, « A n’est A que quand il n’est pas A » (Sutra du Diamant) à rapprocher de Macbeth: « Nothing is,/But what is not » (« Et rien n’est, que ce qui n’est pas »). Ou cette phrase de William Blake, une des plus énigmatiques que je connaisse: « La vérité jamais ne peut être dite de telle manière qu’elle soit comprise et ne soit pas crue*. »
Une sorte de kôan à l’occidentale?
Comme disait Alan Greenspan: « Si vous avez compris ce que je veux dire, c’est que je me suis mal exprimé. »
* Dans Le Mariage du ciel et de l’enfer trad. André Gide, José Corti, 2003.
Illustration: photographie de Nobuyuki Taguchi.
« C’est par la porte du faux qu’on pénètre dans la vérité, en contemplant ce qu’elle n’est pas » André Glucksman.
La perfection, qui semble presque issue d’une formule mathematique, dont semble faire preuve ce dessin s’accordent bien au mysterieux William BLAKE de Dead Man, lui aussi en noir et blanc.
« Some are born for sweet delight, some are born for endless night »
Bien à vous