L’un de mes écrivains préférés cite-t-il un auteur? J’achète tous ses livres. Un cycle nouveau de lectures s’enclenche qui me mène vers un écrivain, un pan entier de littérature (apprenant que Les Iles de Jean Grenier était le livre de chevet de Mishima, j’ai dévoré toute son œuvre et ai enchaîné avec les grands prosateurs japonais). Il y a l’idée inconsciente qu’une sorte de filiation s’opère, que certains écrivains se retrouvent dans d’autres qui en perpétuent involontairement certains éléments esthétiques auxquels on est attaché, des associations d’ordre émotionnel, une vision poétique ou la mélodie d’une époque (c’est souvent la même chose).
Il y a pire méthode, sauf que celle-ci, flâneuse et affinitaire, n’a pas de fin. C’est une canonnade de coups de foudre incessants. Avec le risque de ressembler à Bouvard et Pécuchet, ces deux bonnes volontés imbéciles qui s’emballent sur leurs lectures successives, les bonnes comme les mauvaises. Qu’importe, la littérature a pris possession de nous!

  1. Danalia says:

    Je fais comme vous, et pas seulement en littérature. Une fois, j’ai découvert en lisant la biographie de Claudio Arrau, l’un de mes pianistes préférés, une photo de lui devant une oeuvre qui me bouleverse, le retable d’Issenheim. J’ai alors ressenti très fort cette filiation dont vous parlez. Il y a aussi cette idée que le partage de choses importantes avec des gens que l’on admire et qui nous sont inaccessibles nous rapproche d’eux, d’une certaine façon… Merci pour votre blog, que je lis régulièrement.

Laisser un commentaire

Patrick Corneau