ferli4.1297587394.jpgyurimatte1.1298374498.JPGDans l’Abécédaire* de Jean Sulivan, je tombe sur trois entrées qui se succèdent à la lettre « S » : « silence », « solitaire », « solitude » avec de nombreuses citations pour éclairer ces trois notions. Je n’ai retenu que les suivantes, elles me donnent du grain à moudre pour une bonne semaine…

SILENCE

 

« Qu’un homme se taise dans l’incapacité de dire ce qu’il sait sans mentir. Quel témoignage à la vérité que ce silence!

– Mais si tous se taisaient?

– Ne craignez pas, il y en aura toujours assez qui disent plus qu’ils ne savent.« 
Provocation, p. 40.

SOLITAIRE

« Dans les sociétés des faux-semblants, des déclara­tions, des inflations, ils se tiennent silencieux, durs mais capables d’une étrange douceur, destructeurs mais ce sont aussi des adorateurs, malhabiles à tri­cher, incapables de dire plus qu’ils ne sentent et pensent. Qui aime n’a pas sans cesse le mot amour à la bouche. »
Ligue de crête, p. 29.

SOLITUDE

« Je suis reconnaissant à qui m’aime de m’aider à me sentir bien dans la solitude. Ceci est ambigu. C’est grâce à la présence-absence attentive de qui m’aime que la solitude m’est précieuse. »
L’écart et l’alliance, p. 17.

*Gallimard, 2010 (Edition établie et présentée par Charles Austin).

Dans son Lexique (1955), Jean Grenier ouvre la lettre « S » par cette formule: « Les trois S désirables: le silence, le soleil, la solitude ». Il a longuement développé ces trois « dictames » à la fin de son roman autobiographique Les Grèves.

Illustration: photographie de Yuri Matte

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Patrick Corneau