Si vous avez un seul livre à ne pas lire, un seul livre à ne pas montrer à votre voisin de métro, à ne pas offrir pour la fête des mères (ou pire, des pères), un seul livre à ne pas emporter sur cette île déserte en passe d’ailleurs d’être submergée, un seul livre à déconseiller à vos enfants qui « chattent » dangereusement sur Internet, un seul livre à ne recommander à personne au monde, surtout pas à votre meilleur(e) ami(e) qui hante les speed-dating et autres clubs de rencontre « sérieuse sympa »… bref, une voix à contre-courant de l’individualisme, du cynisme, du déprimisme (que d’ismes!) et de l’indifférence actuels, une pensée qui se tient debout, un message de courage sans sentimentalité gnangnan ni bonheur en pantoufles planplan, capable d’étouffer le politiquement correct sous sa propre insipidité, ne cherchez pas: Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies, de Christiane Singer*, paru en 2000 chez Albin Michel, fait l’affaire.

*Disparue le 4 avril dernier, Christiane Singer a dialogué pendant trente ans avec saint Jean de la Croix, Héloïse, Abélard, Louise Labé, François Villon, Marguerite de Navarre, Jeanne Guyon ou Maître Eckhart. Elle laisse une oeuvre, où les sentiments sont élevés et brûlants, dont les personnages rêvent d’absolu et parfois l’atteignent… Des livres où elle cultivait le don qu’elle disait avoir reçu à la naissance: celui de tout magnifier.

 

  1. Comment? Pas de réactions sur ce post « sympa sérieux »?
    Je retiens (une fois de plus), la prescription, parce qu’elle émane de vous. Car jamais je n’aurais acheté un livre intitulé « Eloge du mariage… »

  2. Michèle says:

    Je viens de la découvrir à travers « derniers fragments d’un long voyage », j’ai enchaîné goulûment sur « Seul ce qui brûle », je viens d’acheter « les sept reines  » je vais vite chercher celui qu’il ne faut surtout pas lire et continuer je crois avec  » l’éloge de la crise ». C’est la première fois qu’un auteur dit contemporain hors quelques anciens Joseph Kessel, Romain Gary, Marguerite Duras me produit un tel effet de bouleversement intense et délicieux.

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Patrick Corneau