Si, si, il arrive que l’on puisse esquisser un sourire dans une exposition de la très sérieuse RMN! Ainsi ce panneau dans un coin de la rétrospective « Félix Vallotton: le feu sous la glace » au Grand Palais où les commissaires (Isabelle Cahn, Marina Ducrey et Katia Poletti) ont rapproché ces deux toiles de l’artiste:

Il m’a semblé que le tableau de droite (Étude des fesses – vers 1884) était un hommage « pile » au célèbre tableau de Courbet, sachant qu’un modèle féminin peut, comme disait Raymond Queneau, être « aussi bien de fesses que de face ».

Par ailleurs, s’il n’y a d’emblée pas de point commun entre la peinture de George Braque et celle de Félix Vallotton, ce dernier est aussi « mental » que le premier et leurs parcours inspirent la même impression: les débuts sont flamboyants et passionnants, la maturité est conventionnelle et ennuyeuse, la vieillesse un désastre, un naufrage (l’artiste se répète, se caricature en s’enfermant dans la novation qui a fait sa notoriété).
On jugera sans doute « cavaliers » mes jugements mais les temps sont venus pour faire de la twitt-critic, de la Blitz-Kritisch
en 140 caractères, autrement dit de la critique à l’emporte-pièce, au coup de poing, à coups de marteau… sans prise de tête ni perte de temps. Après tout Julien Gracq avait bien sa Littérature à l’estomac et Nabokov ses Strong Opinions

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.

  1. gilles bonnin says:

    Bonjour Lorgnon,
    Vous êtes bien urbain avec Vallotton : à part les quatre ou cinq tableaux qu’Orsay possède -au passage ils ont eu le nez creux : ce sont les seuls bons- il n’y a que des croûtes cabanelesques. Par contre j’approuve grandement votre jugement au fesciès de l’illustration.
    Bien à vous.

  2. Jean-François Brunet says:

    Bon parallèle! Braque baisse avec une grande régularité, et atteint son point le plus bas quand il est ovationné par tout le monde, de Malraux à Saint-John Perse. Cependant, pour Vallotton, l’exposition étant peu chronologique, je n’ai pas saisi si les paysages, de loin la meilleure part, ont été produits avant tout le reste (les nus, les scènes mythologiques etc…)

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Patrick Corneau