Illustrations: photographie et dessin ©Lelorgnonmélancolique.

  1. Cher Lorgnon,

    Vacances ou vacuité, je vous écris tout de même ici, sous un commentaire, car je ne sais comment vous joindre autrement. Vous vous souvenez de moi ? Je suis l’auteur de ce long commentaire-éloge du chef-d’œuvre de Baudouin de Bodinat, “La Vie sur terre”, que vous sembliez avoir apprécié… Si je vous écris, c’est parce que je viens de commettre sur « l’esprit optimiste » de l’ancien situationniste Raoul Vaneigem un pamphlet ravageur en forme de « Lettre ouverte », texte très cinglant, très ironique, atrabilaire, et avec une force de frappe qui vous réjouira.. Le texte fait en tout 25 pages en format PDF, donc c’est long.. Sachez que j’ai planché dessus comme un damné pendant au moins un an et demi pour le porter dans la mesure du possible à son point de perfection.. À vous d’en juger…
    C’est d’autant plus vivant comme texte que ça a été rédigé en forme de « Lettre ouverte » tutoyant le #2 du situationnisme après Guy Debord, et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’y vais pas de main morte, tant mon agacement à lire cet « optimiste béat » a atteint un pic, au vu de ce que devient notre monde… Ce texte est aussi un cri désespéré que je lance contre toute notre époque et une réflexion désabusée sur le « peu d’avenir que contient le temps où nous sommes » (comme dit Bodinat), moi qui me sens “mal” dans mon époque… Enfin, vous verrez par vous-même cher Lorgnon… En tout cas, si vous trouvez le temps de le lire, vous en serez récompensé par le plaisir de lecture, ou argent remis 😉 Vous m’en direz des nouvelles..

    Voici donc le lien Internet de mon pamphlet :
    http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36986

    Et voici la version imprimable :
    http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36986?alt=print

    Voilà. Dans l’attente de lire votre réaction prochainement cher Lorgnon, et vous remerciant d’avance de votre attention, recevez toute mon amitié !

    Très cordialement,
    Christian ADAM.

    P.S Et bonnes vacances loin du magma de virtualité webzien 😉

    1. Merci pour ce long commentaire et le lien vers votre pamphlet. De fait, il paraît difficile de ne pas acquiescer à l’état des lieux que vous faites: vous dénoncez ce que tout le monde s’acharne à ne pas voir, le marasme (ne parlons plus de « crise », le mot est trop usé) est omnidimensionnel et transversal à l’ensemble des individus et de la société – comme disait, avec une autre image, le regretté Baudrillard: « Si le troupeau ne veut plus brouter, comment faire son beurre? »
      Il est difficile de porter un jugement sur l’exercice de style que constitue un pamphlet: est-ce qu’on peut juger de la qualité littéraire du réquisitoire de Job, d’un « lamento » ou d’une prière? Même s’il apparaît que l’outrance, sur la longueur, puisse perdre de son mordant et induire une possible « fatigue »…
      Ceci étant, il reste à chacun à laisser résonner dans le « vide » de son for intérieur les coups que vous assenez pour en tirer un « modus vivendi » (ou « moriendi ») ou, plus modestement, un (r)éveil, une saine colère.
      Je n’ose vous parlez de « bonnes vacances », ces mots ayant dans le registre où vous vous situez une connotation presque… pornographique. 😉
      Bien à vous,
      Le Lorgnon

      « L’être humain, ou ce qu’il en reste, doit être capable de vivre avec l’insolubilité de sa propre vie. »
      João César Monteiro

    2. claustaire says:

      L’impression, Christian, que vous avez attendu trop longtemps pour exprimer les protestations légitimes que vous inspiraient R.V.

      Là où il y a de la vaneigemerie, il n’y a plus de plaisir, disait l’autre, depuis longtemps.

      Du coup, la manière dont littéralement vous vous répandez vous rend presque illisible. Trop de ressentiment, d’agressivité suintante, torchée, retorchée. Dommage pour la pertinence de votre critique, que l’on sent juste, légitime et urgente. Mais au moins vous serez-vous libéré. Et cela, il était bon que vous le fassiez, pour votre propre respiration existentielle.

      Aux autres de savoir ensuite ce qu’ils auront envie de prendre ou de perdre comme temps pour vous suivre ou non. Mais cela n’est plus votre problème.
      Bien à vous.

  2. Merci pour votre réponse prompte et le regard que vous portez à mon pamphlet cher Lorgnon, votre avis m’est d’autant plus précieux que nous semblons avoir les mêmes allergies au cauchemar climatisé que l’on nous prépare, et partager plus ou moins les mêmes fréquentations littéraires. Cela dit, je me désole de constater – à lire les quelques réactions à mon texte – que l’on s’empresse de taxer de « négativiste », de « nihiliste » un texte qui pourtant ne fait que mettre les points sur les i…

    Belle citation de João César Monteiro, je la consigne dans mon carnet 🙂

    P.S Si vous avez un compte Facebook cher Lorgnon, je serais plus qu’enchanté de vous  »ajouter » à mes contacts.

    Amitiés,
    CA.

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Patrick Corneau