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Après une première campagne récompensée par cinq prix en 2006, le fabricant de stylos à bille BIC avait repris en 2008 en vidéo sept authentiques perles du bac, mettant en scène des séances d’oral interprétées par de faux professeurs, mais de vrais lycéens (excellents acteurs par ailleurs). Plus pour marquer les esprits des lycéens pendant une période traditionnellement stressante, la firme s’appuyait néanmoins sur un bilan éducatif, hélas, consternant. Depuis 5 ans, le niveau n’a sans doute guère (re)baissé mais la préoccupation semble concerner désormais les capacités communicationnelles des candidats autrement dit leur maîtrise de l’oral. Incapacité à savoir parler de soi, à se présenter aux autres mais plus grave inaptitude à expliquer, discuter, débattre, argumenter, négocier, convaincre, bref le B,A BA non seulement de la vie professionnelle mais de la vie tout court. Le mal vient de loin semble-t-il: la difficulté à accepter le regard des autres, la peur de la moquerie, bref la hantise du trait qui tue! Vieille tradition française dont nous nous enorgueillissons: avoir de l’esprit, et même de l’esprit critique à défaut d’être toujours spirituels (voir le fameux et déplorable « esprit Canal+ »). Ridicule, le beau et grave film de Patrice Leconte, en son temps avait fait la généalogie de l’ »allusion piquante », de la « saillie drolatique » qui permet de se pousser au détriment d’autrui. Dans une société démocratique passionnément égalitaire, un tel atavisme s’avère mortifère… Plutôt que d’aller chercher des leçons de tolérance et de pédagogie (!?) chez nos voisins anglais, ce film mériterait peut-être de servir dans nos écoles à réfléchir sur cette difficulté « identitaire », ce complexe d’imago collectif, cette forme de violence sourde qui ronge le milieu scolaire mais ne fait que refléter l’autre, la sociale…

Illustration: Extrait du Journal du soir de France 2 du 21/05/2013.

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Patrick Corneau