« La mesure nous est étrangère, convenons-en; notre joie secrète est précisément celle de l’infini, de l’immense. Semblables au cavalier sur son coursier haletant, nous laissons tomber les rênes devant l’infini, nous autres hommes modernes, demi-barbares que nous sommes, — et nous ne sommes au comble de notre félicité que lorsque nous courons — le plus grand danger. » Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, §224.

C’est avec cette citation qu’Alain Finkielkraut introduisait samedi 16 juin une discussion sur « Qu’est-ce que l’Hubris? » avec Jean Clair, écrivain et historien de l’art (Hubris, La fabrique du monstre dans l’art moderne chez Gallimard, 2012) et Jean-François Mattéi, professeur émérite de philosophie à l’université de Nice Sophia Antipolis et à l’IEP d’Aix-en-Provence (Le sens de la démesure: Hubris et Dikè, Sulliver, 2009).

De ce dialogue passionnant (que l’on peut réécouter et/ou podcaster) sur la disparition de l’humain dans l’art, j’ai retenu ce passage sur l’occultation du visage et la perte du vis-à-vis qui fera réfléchir « l »honnête homme » selon Facebook, s’il existe.

Illustrations: Francis Bacon, Autoportrait (1971) et détail du portrait de Berthe Morisot par E. Manet.

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Patrick Corneau