Pourquoi élire un président — ou un député — en deux tours? Demande Frédéric Pagès dans « A foté! » (Trois semaines l’hebdomadaire éphémère, mercredi 11 avril 2012) : « Il existe tellement de modes de scrutin différents et variés: le vote par approbation (on entoure plusieurs noms dans une liste), par note (chaque candidat est noté de 0 à 2), le jugement majoritaire (on juge chaque can­didat ‘excellent’, ‘passable’, etc.), le vote alternatif (on classe les candidats par ordre de préférence). Aucun scrutin ne l’emporte sur un autre du point de vue de la rigueur et de la justice. Tous sont acceptables. Toutes ces hypothèses tiennent la route. Non seulement elles sont minutieusement étudiées par des universitaires, mais elles seront appliquées en grandeur nature — en simple test — pour cette présidentielle 2012 à Saint-Étienne, Strasbourg, Caen et Ivry. » Pourtant, Pagès fait remarquer que l’on a oublié de citer le plus fascinant des modes de scrutin: le tirage au sort.  « Ce dernier n’est pas le moins démocra­tique et le moins sérieux. C’est Montesquieu lui-même qui l’écrivait dans L’Esprit des lois: ‘Le tirage par le sort est de la nature de la démocratie; le suffrage par le choix est de celle de l’oligarchie.’ » A méditer! Et Frédéric Pagès de conclure: « En plus, Montesquieu nous fournit la solu­tion simple et de bon goût pour répondre à cette question vertigineuse: selon quel mode de scrutin choisir notre mode de scrutin? La réponse est évidente: en le tirant au sort! »

Illustration: Dessin de Noyau

  1. Rodrigue says:

    Je propose une innovation: le vote par inadvertance, autrement dit le vote lapsus… S’apparente un peu au jeu de la roulette russe. Quant à la démocratie, de grâce… de grâce…

  2. racbouni says:

    Je crains fort qu’il n’y ait en définitive pas de solution politique globale, tout est trop complexe, démesurément complexe pour nos esprits démesurément limités.

    Donc, selon le bon vieux principe du moins mauvais disant, adoptons la moins pire des solutions… Fuyons tous les hommes ! 🙂

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Patrick Corneau