Hier, le hasard d’une course sans importance nous a fait faire un pèlerinage dans un des hauts lieux du luxe pornographique parisien*: la rue du Faubourg Saint-Honoré que nous avons « enfilée » de l’Elysée à la place Vendôme.
Un rapide rapport d’étonnement sur cette flânerie aussi frivole que délétère.

  • Trottoirs déserts si ce n’est quelques touristes allemands ou asiatiques; plus de monde (inoccupé) derrière les vitrines à observer les rares passants.
  • Ces mêmes trottoirs sont propres et parfumés, on y entend seulement les talkies-walkies des nombreux policiers postés aux carrefours.
  • Les boutiques ressemblent à des aquariums où de flamboyants poissons exotiques (les vendeuses) seraient frôlés par de massifs et redoutables requins (les vigiles).
  • Dans les vitrines rien à acheter en dessous d’un demi SMIC.
  • Devant l’austère immeuble de chez Hermès, nous avons été très impressionnés par le ballet des voituriers en livrée bleu sombre et casquette.

Luxe, Calme et Volupté soit tout un monde lointain** où déambulaient spectralement quelques acheteuses dont le visage nous a saisis par sa profonde et définitive tristesse.

* parce qu’il n’y a qu’un pas du luxe à la luxure (et inversement) et que le premier s’affiche dans ce quartier avec une indécente obscénité.
** loin de la crise…

Illustration: photographie de la vitrine de la boutique Lanvin, rue du Faubourg Saint Honoré

  1. Rodrigue says:

    La vitrine me semble très intéressante, et socialement révélatrice, par la mise en scène ou en situation des ces manequins à terre, répandues. Sont-elles pamèes ? Tombées en pamoison ? Malade, en crise hystérique ? En crise épileptique ? En extase, comme sainte thérèse d’avila ? Il me semble très intéressant que cette situation de la femme soit jugée, par les commerciaux comme « vendeuse » ou « porteur »

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Patrick Corneau