C’est à peine si l’on a pu deviner sa silhouette dans le fond du décor durant les 3,5 secondes où elle est apparue, happée par inadvertance dans le champ de la caméra : recroquevillée, concentrée, mobilisant les ressources accumulées par de longues années d’études de la langue japonaise pour nous rendre compréhensibles les propos un peu verbeux, un peu confus (en raison du décalage horaire et/ou culturel ?) du prix Nobel de littérature, Kenzaburō Ōe.
Oui, je voudrais rendre un hommage appuyé à la traductrice de LGL, travailleuse de l’ombre, grande anonyme (son nom n’a même pas été évoqué dans le générique), à son admirable et austère métier grâce auquel tous les continents de la pensée et de la culture sont rapprochés. Honneur donc à la traduction qui fait la terre une et les civilisations se connaître, dialoguer et s’équivaloir (nonobstant les propos de qui vous savez) dans leur estime mutuelle…

Le seul regret que je voudrais exprimer est que sa voix nous empêchait d’entendre la douce musicalité de la langue japonaise qui est au chinois ce que les sonorités brésiliennes sont au portugais…

Et c’est ainsi que Langues O’ est grand !

Illustration : Émission La Grande Librairie, France 5

  1. Rodrigue says:

    Il y a encore des clercs qui n’ont pas trahis et qui font leur travail dans une totale abnégation. Je voudrais citer Antoine Adam pour son excellente biographie à l’édition des oeuvres complètes de Rimbaud à la Pléiade, ou encore Brigitte Massin pour sa compréhension de la vie de Mozart chez Fayard. Ces personnes au dela même des lumières qu’ils nous donnent, grâce à la connaissance de leur sujet, nous réconcilient avec l’humain, à cause déontologie ou de leur éthique. Comme cette dame traductrice.

  2. Cédric says:

    Observant la suppression de mon dernier commentaire, je suppose par là même que l’hôte de ces lieux a dû, à juste titre, le juger, par trop, abscons. (alors que ce commentaire ne se voulait que « joyeusement con » )

    Je me permets donc de le proposer à nouveau mais accompagné cette fois-ci de sa traduction :

    彼女は髪を一致させる服を持っています。
    (Elle a les vêtements assortis aux cheveux.)

    Tout ceci nous montre bien l’importance de la traduction sans laquelle on peut très vite être mal compris ( voire pas du tout ! )

    P.-S. : Je ne maîtrise absolument pas le japonais (ni ne le balbutie d’ailleurs) je me suis fais aidé d’un outil informatique des plus sujets à caution, ce commentaire ne saurait donc être la leçon 1 d’un cours d’initiation à la langue que parle le soleil en se levant.

    さようなら (Origine et histoire de « さようなら » Étymologie

    De 左様 sayō (« ainsi ») et なら nara (« si »). Sayōnara peut donc se traduire par « S’il en est ainsi. », « Qu’il en soit ainsi. ».

    Interjection
    Mot さようなら
    Transcription sayōnara

    さようなら /sa.joː.na.ɾa/

    (Registre neutre) Au revoir.

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Patrick Corneau