« Si j’étais jeune historien, je ferais un livre sur l’histoire des stades au XXe siècle – ces cathédrales sans dieu où des chômeurs encouragent des milliardaires. On y lirait une histoire du fanatisme et de la répression, des mouvements de masse et des tueries. L’histoire de lieux dont on a fait des enceintes sacrées où tout est permis (l’enthousiasme et même la transe, la liesse collective dans ce qu’elle a de réjouissant et de barbare, mais aussi la triche, la drogue, la violence et les coups bas), jusqu(à ce que le réel vienne briser les barrières et déferler comme une vague. C’est alors l’histoire qui se venge, et qui saccage l’idée fausse, mais sans cesse réaffirmée, d’un idéal sportif au-dessus des turpitudes humaines. » Gérard Macé, Pensées simples, Gallimard, 2011.

Illustration: Photographie Stade de Port Saïd, Le Courrier Picard

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Patrick Corneau