Je suis devenu myope et j’ai dû porter des lunettes lorsque j’avais 18 ou 19 ans. Epoque à laquelle la littérature a envahi ma vie dans une boulimie de lectures aussi impatientes que désordonnées. L’apparition d’un monde flou a donc coïncidé avec la pratique intensive de la lecture, comme si la réalité avait dû en partie s’effacer pour faire place nette au monde des signes.
Je ne quitte plus mes lunettes qui m’apportent la netteté des mots et des choses, ce qui ne veut pas dire que le monde est devenu clair.
Si la littérature et la poésie exagèrent, elles dissipent aussi les illusions.

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique

Répondre à lorgnonmelancoliqueAnnuler la réponse.

Patrick Corneau