Enfin on respire. La saison des festivals, fêtes, fiestas, ferias, fest-noz et fest-deiz est terminée. Ouf! « Si tu ne viens pas à la fête, la fête viendra à toi » disait Philippe Muray. Elle est venue, en Birkenstock et Tropézienne, Tong et Crocs. Il fallait bien cela pour fouler les papiers gras et écraser les canettes… On a frisé l’overdose. Nos tympans trémulèrent façon « Jazz sous les pommiers », « Planète celtique », « Route du Rock », « Chansons Vieilles charrues », « Musique classique dans les chapelles ». Nos neurones s’affolèrent à courir d’innombrables foires, salons, expositions, marchés, braderies, brocantes, vide-greniers et trottoirs rendez-vous incontournables pour les amoureux de l’objet, de l’insolite, du beau, pour les chineurs, les collectionneurs avisés ou les simples curieux.

La pente douce de l’été venant, nos campagnes retrouvent leur silence abyssal, celui qui permet d’entendre pousser la discrète betterave et le fade topinambour. On va pouvoir saluer l’automne en trinquant face à la mer sans renifler l’ambre solaire et l’odeur des chichis. Exit les numéros « Spécial été », « Hors-Série été » sur: votre sexualité (mieux « gérer »), votre argent (mieux « gérer »), vos enfants (mieux « gérer »), votre couple (mieux « gérer« ), etc. Rassurez-vous l’accalmie sera de courte durée, car d’alarmistes « dossiers » sur la RENTREE (« chaude », « tendue », « chargée ») vous attendent pour faire baisser (inéluctablement) le moral des ménages et, incidemment, le vôtre…

Courage, il vous reste 351 jours avant d’avaler votre prochain chichi dans l’odeur sulfurée des algues vertes.

Illustration: Affiche de la « Fête du bruit » de la petite Palud à Landerneau

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Patrick Corneau