Lucian Freud / Chaïm Soutine

« On a souvent comparé Lucian Freud à son ami Francis Bacon. A tort. C’est plutôt du côté d’Alberto Giacometti, rencontré à Paris en 1946, qu’il faut regarder. Comme le sculpteur, ce dernier grand figuratif du XXe siècle allait au-delà de la chair pour découvrir l’âme de ses modèles. Ses corps sillonnés par des pinceaux rigides se font alors paysages. Il en creuse l’écorce, les laboure, en retourne la chair, comme un paysan le ferait de la terre. Et atteint une telle intimité avec le modèle que ses tableaux en deviennent des autoportraits parfois insoutenables à regarder tant ils mettent le spectateur dans une position de voyeur. » Yasmine Youssi, Télérama, 27 juillet 2011.

Pourquoi lorsqu’il s’agit d’évoquer comme on le fait ici le travail du pinceau dans la pâte « tourmentée » d’un artiste qui se rattache à la poétique du mouvement expressionniste –  se réfère-t-on toujours à Bacon, Giacometti et, plus lointainement, aux  groupes de la « Brücke » et du « Blaue Reiter », et JAMAIS à Chaïm Soutine (1893-1943)? Alors qu’il a tout inventé, tout expérimenté: rupture avec les lignes traditionnelles et la forme apaisée, stridence de la couleur, mépris de l’agréable, recherche de l’aigu, de l’insolite, de l’agressif. « L’expression est dans la touche du pinceau », confiait-il (à Paul Géraldy). Et comme s’il eut voulu expliquer, justifier le pourquoi de son style à la facture torturée: « La déformation, c’est la vie. Raphael, le Titien, c’est magistral, bien sûr, mais assommant. C’est la Beauté! » Il prononçait ce mot avec une horrible grimace de dégoût… Pourquoi cet oubli? Méconnaissance ou injustice consentie pour d’obscures raisons?

Illustrations: Lucian Freud, « Reflection (Self Portrait) », 1981-82 / Soutine autoportrait, 1916.

  1. Bonjour,

    Je me permets de vous contacter car j’ai vu que nous avions un point d’intérêt commun : le peintre Chaïm Soutine.

    Après trois ans de recherches à travers toute l’Europe, auprès de personnes l’ayant connu et de collectionneurs, etc, j’ai produit un film documentaire qui relate son parcours, son oeuvre.
    Il s’agit du seul film à l’heure actuelle traitant de cet artiste fascinant.
    Le documentaire « Chaïm Soutine » est disponible à la vente au format DVD au tarif de 25 euros, frais de port compris pour la France métropolitaine (30 euros hors Métropole) => http://www.lesproductionsdugolem.com/soutine_golem.html
    Merci et à bientôt

    Murielle Levy
    Tél. : 01 43 15 08 03

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Patrick Corneau