hmorganlettrine4.1269681989.jpge-moleskine4.1270488365.JPGJour 86 de ma captivité. Malaise. Mes geôliers m’appellent « le chat » (parfois un hypocrite « Minou » devant les étrangers), me cantonnant dans un anonymat pénible. Mon nom véritable est Chomsky.  Je descends d’une lignée de chats lettrés. Nous avons toujours vécu dans la compagnie de savants, écrivains, rabbins… et aux contacts des livres ! Ici, grosse allergie au papier. A part les évitables Marc Lévy et Guillaume Musso qui traînent sur la table du salon, que du papier glacé genre Gala, Géo ou pire, l’Auto-Journal…

Tous les jours le chien et Madame regardent Des chiffres et des lettres à la télévision. Le chien pousse de petits gémissements quand la patronne trouve la combinaison la plus longue. Avec son cerveau de canin du Neandertal, il ne pige que dalle.  Quel lèche-bottes! « Flatter ceux du logis, à son Maître complaire », le vieux La Fontaine a tout dit…

Ce matin on a sorti la cage de l’oiseau dans le jardin. Pour « l’aérer ». J’en ai profité pour observer le système d’ouverture de sa cellule-cage. Simplissime. Le décompte de ses jours a commencé.

Fausse alerte, ce n’était pas la visite des petits-enfants mais une réunion du « Club des amis du chat ». Misère! C’est donc là que se ressourcent mes tortionnaires, qu’ils puisent leurs lamentables préjugés sur notre race? Pendant que le chien reniflait toutes les chaussures, j’ai dû subir d’odieux attouchements de mains étrangères. Après les compliments d’usage sur la « beauuuté » de mes poils, j’ai réussi à fuir dans le grenier.

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique

  1. nomade says:

    J’ai fait lire ceci à O’badine, ma gouttière, assise devant l’écran. Elle m’a miaulé qu’elle était bien heureuse avec moi et qu’elle n’échangerait pas sa géôle pour la cage, fut elle dorée, de l’oiseau parti bêtement s’aérer…

  2. Pingback:Ignacio Prater

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Patrick Corneau