hmorganlettrine2.1248427469.jpgUn trait de « brésilité » (positif) que ne mentionne pas Monsieur Attali (sans doute parce qu’il ne fréquente pas ou peu le Brésilien de la rue) est à rechercher du côté de ce qu’on appelle jeitinho. Le mot désigne une façon de se débrouiller pour retourner une situation à son avantage (le « petit truc », l’astuce, la combine), une attitude propre au peuple brésilien face aux difficultés, qui s’est objectivée en un trait de caractère dans lequel il se reconnaît volontier. Plus qu’un concept linguistique, le jeitinho témoigne d’une disposition intérieure: être « bien dans sa peau« . Attitude « décomplexée » qui a beaucoup à voir avec ce que l’on appelle à Rio o jogo de cintura (le jeu de hanche) qui consiste à éviter les obstacles en esquivant et en se faufilant. A la fois un mouvement du corps plus latéral que frontal et simultanément une capacité d’adaptation très rusée* (maliciosa) que l’on rencontre également dans la samba, le football mais aussi le génie de l’invention et du bricolage avec les moyens du bord comme le montre la vidéo de ce batuque:
Prenons-en de la graine comme dit l’autre: l’intelligence brésilienne fondamentalement pragmatique et surtout positive, active, entreprenante a peut-être quelques belles leçons d’espoir à donner aux ex-nantis du Nord embourbés dans la crise…

* qui peut aussi s’exprimer dans la malandragem, utilisée aussi pour contourner la loi, ce qui ne fait pas toujours l’unanimité…

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Patrick Corneau