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hmorganlettrine2.1246259392.jpgAvec l’été vient le temps du loisir et de la lecture, ou de la relecture*. Dans les Entretiens** de Cioran que j’ai relus 2 ou 3 fois, toujours avec le même plaisir, un commentaire sur la relecture:
« Moi, j’ai quand même lu certaines choses de lui (Emerson), mais je ne peux pas dire que je le connaisse. Vous savez, pour vous dire la vérité, je considère que pour moi un écrivain n’existe que si on le relit. Quand je dis que j’aime quelqu’un ou que je l’ai lu, ça veut dire que je l’ai relu. Plusieurs fois. Avoir lu un livre une seule fois ne signifie rien. Par exemple, je connais très bien Dostoïevski, mais je l’ai lu cinq ou six fois. Ou Shakespeare. Lire une fois, c’est faire connaissance de quelque chose, c’est tout. Tous les écrivains qui ont compté dans ma vie, je les ai relus. »

Dans ses Cahiers 1957-1972, Cioran note à la date du 25 décembre 1968: « Je trouve dans un livre sur Bertand Russell cette remarque juste: ‘On peut définir un classique comme un livre que les gens croient connaître sans l’avoir lu.’ »

* Euh… pour ceux qu’Internet n’a pas « rendu bêtes ou idiots« ! 🙁
** Collection « Arcades », Gallimard, 1995.

Illustration: photographie Parallax(e)/Flickr

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Patrick Corneau