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Esther, la pièce de Racine, a été écrite pour des enfants, les jeunes filles pensionnaires de Saint-Cyr pour qui Madame de Maintenon voulait une pièce édifiante. Le mot de plus fréquent de la pièce est « méchant(s) ». On habituait alors les enfants à des lectures qui ne sont pas de leur âge, ni de leur époque et à les commenter. Exercice que Racine lui-même approuvait: « On leur fait faire entre elles, sur leurs principaux devoirs, des conversations ingénieuses qu’on leur compose exprès ou qu’elles-mêmes composent sur le champ, on les fait parler sur les histoires qu’elles ont lues. »

On mesure l’angle de la pente quand on demande trois phrases de commentaires un peu sensés à des étudiants dits « bac + 3 ». Il est vrai qu’à l’école, c’est un texte de Zidane qu’on leur donnait à lire avant qu’on ne les convainque que La Princesse de Clèves n’a plus rien à nous dire…

Illustration: Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, dit La toilette d’Esther, Théodore Chassériau, 1841, Musée du Louvre, Paris

  1. Pat says:

    Nous sommes dans une société de l’immédiateté, du consommable et du jetable.
    Pour quelqu’un qui ne voit pas plus loin que son bout du nez, bien que sa tâche lui demanderait un peu plus de consistance (vous voyez de qui je parle…) il ferait bien de respecter notre culture avec de la modestie qu’il n’a pas.
    Les classiques que j’ai étudiés dans ma jeunesse même s’ils ne pouvaient pas toujours séduire une jeune, m’ont beaucoup apportée dans ma construction d’adulte et m’ont donné plus tard le goût pour la littérature.

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Patrick Corneau