hmorganlettrine2.1238331784.jpgIl est étrange de constater combien le mot « fraternité » est devenu gênant, dérangeant, irrecevable, presque tabou. Le prononcer sans ironie aucune amène des regards incrédules voire soupçonneux (sauf, semble-t-il au Grand Orient de France). Ce « décalage » d’un mot fondateur des principes de la république « ringardisé » en quelque sorte par l’oublieux air du temps en dit long sur la dérive de notre société et, peut-être, ses errements actuels. D’où la nécessité des rappels que nous offre un Régis Debray*, plus rasséréné (mais pas trop d’après sa gestuelle), moins sentencieux, plus simplement « fraternel », sans le paravent de la moustache bougonneuse…

*Le moment fraternité, Gallimard, 2009.

  1. Oui, il y a de ces mots qu’il est de bon ton de mépriser (et en même temps ceux ou celles qui les prononcent) : il reste encore, pour ces beaux esprits, à mettre dans leur besace « Liberté » et « Egalité », la récolte sera complète.

  2. Pat says:

    Oui, Régis Debray est devenu plus simple et « fraternel », il plaide pour la fraternité « la vieille cousine » comme il dit.
     » Trois légères pénitences: un effort d’humilité, pour réapprendre les mondes; un effort de patience, pour réapprendre le temps; et un effort d’abnégation, pour réapprendre rites et frontières, qui ont partie liée ».

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Patrick Corneau