Je veux faire de toi
Ce que fait le printemps avec les cerisiers.

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Pablo Neruda, Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée (à son grand amour, sa dernière femme Matilde Urrutia)

Illustration: anonyme

  1. Anna F. says:

    Après ou avec « Ce peu de bruits », plaisir de reprendre la correspondance de Philippe Jaccottet- Gustave Roud – 1942-1976 (Les Cahiers de la NRF – Gallimard). Philippe Jaccottet n’avait que 17 ans … J’ai retrouvé le beau passage du cerisier. En 1950, déjà à Grignan, Jaccottet écrivait à Gustave Roud : « Vous vous souvenez de cette nuit où nous avions marché ensemble dans la campagne ; nous avions traversé non sans peine un petit bois où coulait un ruisseau difficile à voir et nous remontions le versant opposé du vallon, quand, sous la lune, flottèrent à la fois la lueur et le parfum d’un cerisier fleuri. Ayant bien pesé mes mots, je ne peux comparer cette présence subite qu’à celle des anges invisibles de l’Ancien Testament qui ne sont pas encore découragés de nous faire signe. Je sais que vous n’avez accepté de renoncer à une certaine vie que pour essayer de refaire, de ces notes perdues, cris d’alouette, regards, reflets, une mélodie ininterrompue (…). Puis quelques années plus tard : « Très loin, à peine perceptible, un miroitement sur des marais ; je ne possède guère plus, et n’ai pas grand chose d’autre à dire. C’est pourquoi je voudrais parler une langue de pauvre. Et néanmoins …. ».

    Ces extraits sont magnifiques, merci de les citer. De Jaccottet j’aime outre ses traductions (« D’une Lyre à cinq cordes »), « Et, néanmoins » – proses et poésies, ses carnets et cet étrange récit qu’est « L’Obscurité ». 🙂

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Patrick Corneau