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Habitus de classe de la petite bourgoisie intellectuelle de la fin du XXe siècle…

babyboomer.1188230798.jpg« Étudiant l’évolution des pratiques cultu­relles d’intellectuels autrefois baignés de haute éducation du lever au coucher et désormais pôles de syn­crétisme par où la frontière entre la vraie et la fausse culture se trouvait irrémédiablement brouillée, il (un sociologue) décri­vait un titulaire de l’agrégation de lettres classiques qui eût autrefois écouté du Bach, lu du Mauriac et regardé des films d’art et d’essai, et qui, aujourd’hui, écoute Haendel et MC Solaar, lit Flaubert et John Le Carré, s’en va voir un Visconti et le dernier Die Hard et mange des hamburgers à midi et des sashimis le soir. »
En lisant cet extrait du roman de Muriel Barbery* dans lequel l’héroïne (Renée, cinquante-quatre ans, concierge et autodi­dacte) découvre par la bouche d’un sociologue qu’ »il est toujours très troublant de découvrir un habitus social dominant là où on croyait voir la marque de sa singularité » (la sienne en l’occurrence), je n’ai pas pu m’empêcher de rapprocher ce constat des « tables de la Loi du nouveau gauchisme mode et fluo » que Marc Lambron a listées dans Mignonne, allons voir…** en tentant (je cite) « de restituer à la fois leur candeur et leur méchanceté particulières ». La première « loi » se présentait ainsi:
« En classe de sixième, on me faisait étudier Racine et Molière. En classe de seconde, Boris Vian et Daniel Pennac. J’ai acquis ainsi une vision claire du progrès. »

Du vague à l’âme chez les baby-boomers…

* L’élégance du hérisson, Gallimard, 2007.
** Grasset, 2006.

Illustration: « Babyboomer », photographie de Mark Bely.

  1. Danalia says:

    Je crois qu’il convient d’écrire : « cou-de-pied »… à moins que dans le langage de la danse ce soit différent ? On trouve souvent cette confusion entre les deux mots, qui résulte évidemment de leur sonorités identiques… Même dans notre blog, récemment…

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Patrick Corneau