Dans un monde où l’on a besoin de voir pour penser, le logiciel PowerPoint est devenu un outil de communication incontournable. D’après Microsoft, 30 millions de présentations PowerPoint sont élaborées chaque jour dans le monde. Comme le souligne Pierre d’Huy auteur d’une étude* sur cet outil de lecture collective, PowerPoint représente “l’apogée de la vidéosphère, le culte de l’apparition, une machine rhétorique adaptée aux saint Thomas qui ne croient que ce qu’ils voient”. Véhiculant une pensée parfaitement formatée, ”une pure technologie de persuasion au service de la conviction d’un auditoire (…) souvent le support d’une rhétorique sophiste, manipulatrice”, on ne s’étonnera guère alors que ce logiciel américain devenu une sorte de prompteur à parole « communicante » dans les écoles, à l’université comme dans les entreprises n’est pas prêt d’encourager chez nos contemporains leur capacité à critiquer ce qu’ils voient, à mettre en doute l’authenticité des images. L’hypnose générale par diaporamas « .pps » interposés a un bel avenir devant elle.

*Revue Medium N°11 (voir dans la république des livres le billet de Pierre Assouline du 24 avril 2007)

Illustration: « By the light of the laptop » photographie de Anthony Szyszkiewicz

 

  1. Tony Pirard says:

    Le texte un peu philosophique et aussi rationel,semblais être certain,mais,il est erroné ! La question est… »sera que nous devons tous sortir avec une veilleuse pour trouver la vérité,comme avait fait un certain personnage de la mythologie grec? ».
    Cela m’a fait souvenir d’un vieux roman de l’écrivan:Enrich von Däniken,je ne sais pas se la tradution de le titre en français sera comme je connais… »Revenue des Étoiles ».
    En dû moment,il demande… »D’où nous vennons et pour où nous allons? ».
    L’homme continnuera à demander la question,mais il jamais trouvera la réponse,car le monde c’est un éternel mystère!

    bonjour

  2. totem says:

    Ce qui m’échappe c’est que le « .pps » ne fait pas le message, ce n’est qu’un outil comme un autre. On pourrait tenir le même discours avec n’importe quel logiciel de PAO de traitement de texte. Le contenant ne fait pas le contenu , j’utilise power point dans mon boulot pour faire passer des informations techniques certainement pas plus manipulatrices que le journal de 20 heures de PPDA. Cette réthorique brasse de l’air inutilement à mon sens.

  3. Merci pour votre remarque mais je ne la partage pas du tout. Il n’y a pas d’outil « indifférent », le moyen de transmission nécessairement « formate » le contenu véhiculé: c’est une évidence démontrée par toutes les recherches en communication (Walter Benjamin, McLuhan, Walter Ong) et notamment celles de la médiologie (allez sur le site http://www.mediologie.org/ vous trouverez un exposé simple de ses apports et objectifs). Le contenant FAIT le contenu: il suffit de regarder PPDA avec un peu de distance critique pour voir combien le médium transforme et distort le message…
    Je pense que vous vouliez parler de la rhétorique!?

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Patrick Corneau