Animale intellectualis post revolutionem triste est…
TRA N° 2983 l’organe du bien-disant culturel enquête sur ce funeste penchant, cette rumination délétère qui nourrit le « désenchantement » actuel après la chute du Mur et des utopies qu’il incarnait et préservait…
Extraits et citations: « Elle (la mélancolie) enrichit sans doute l’individu dans sa vie culturelle, mais elle le paralyse sur le plan politique. C’est un ferment de non-engagement… Quand j’étais jeune, on disait que le deuil était bon, et la mélancolie mauvaise grâce au ‘travail de deuil’, on finit par accepter la perte, alors que dans la mélancolie, on développe un attachement pathologique à ce qu’on a perdu. Comme les intellectuels de gauche aujourd’hui! Convertis au réalisme, ils ont abandonné tout projet universel, mais ils conservent au fond un vieux rêve d’engagement radical, un regret inconscient qui les rend mélancoliques. Attitude des plus confortables pour arrêter de penser le monde… » Bronislaw Geremek (député européen, médiéviste, ex-dissident et ancien ministre polonais des Affaires étrangères).
« Lorsqu’on abandonne toute pensée universelle de la condition humaine, on plonge illico dans la mélancolie. » Slavoj Zizek (philosophe slovène lacano-marxiste). Remède contre la mélancolie selon le bon docteur Zizek: grattez-vous la tête, « THINK. »
Penser, réfléchir (« ne cesser de secouer son propre cœur » comme disent les Japonais) peut aussi conduire à une mélancolie ironique et gaie, source de création (et de poésie), voie d’accès à une sagesse « tempérée » (c’est-à-dire sans les dérives générées par des utopies aventureuses)…


Illustrations: photographies Télérama

 

  1. totem says:

    Au sujet de la mélancolie .Richard Burton Philosophe essayiste anglais dans « anatomy of melancholy » Oxford 1621: » Permettez moi en attendant de donner un conseil à mon futur ou actuel lecteur qui serait effectivement mélancolique: il ne doit pas lire les symptômes et les pronostics dans la partie qui suit, pour n’en point resté troublé et en retirer enfin plus de mal que de bien, appliquant ce qu’il lit à lui même…comme fait la majeure partie des mélancoliques. »

  2. Malice says:

    Si la mélancolie est *active* et source de mouvement, pourquoi pas, sinon je me contenterai de citer Musset « on se plait à croire qu’on est malheureux alors qu’on ne fait que s’ennuyer »…

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Patrick Corneau