« Cette œuvre est dédiée aux intelligents et aux sensibles ».
Cette « dédicace » qui ouvre Les Garçons de Henri de Montherlant laisse perplexe. Une mise en garde pleine de présomption. Un peu méprisante, désagréable. On fait le tri des lecteurs. Les fins d’un côté, les grossiers (le grand public) de l’autre… Cela signe une personnalité dont la postérité s’est vengée en ne retenant – hélas – que la désinvolture agaçante, la hâblerie, les effets de torse, le tranchant de la posture (une faiblesse de timide?) alors que l’œuvre vaut mieux.
On paie ce qu’on a été.
Illustration: The Reading Girl, Théodore Roussel, 1886, © Tate, London
on paie l’image qu’on a donné plutôt, non?
(quoique payer à titre posthume, cela ressemble à une version subtile du crédit)
et puis l’auteur dit simplement que l’oeuvre est « dédiée à », il ne dit pas qu’elle est « faite pour être lue par ».
En voyant ce superbe tableau représentant une lectrice, je ne peux m’enpêcher de recommander le blog de Lali dont voici l’adresse :
http://lali.toutsimplement.be/?cat=10
Merci, le blog de Lali est remarquable! Puisqu’il y a, il est vrai, de très belles illustrations de « femmes lisant », cela me donne l’occasion de recommander à mon tour un très beau livre à l’iconographie exceptionnelle sur le même thème: « Les femmes qui lisent sont dangereuses » de Laure Adler et Stephan Bollmann (Flammarion), on y découvre notamment la fameuse photo de Marilyn Monroe lisant « Ulysse » de Joyce.