Après que le canular de la partition de la Belgique ait été révélé, bizarrement un très grand nombre de Belges persistaient à croire à la supercherie… Alors m’est revenue à la mémoire une phrase de William Blake, une des plus énigmatiques que je connaisse: « La vérité jamais ne peut être dite de telle manière qu’elle soit comprise et ne soit pas crue. » (1)
(1) dans Le Mariage du ciel et de l’enfer, traduction d’André Gide, José Corti, 2003.
Croire ou ne pas croire?
Je crois parce que c’est absurde.
Credo quia absurdum
( paroles attribuées à saint Augustin )
bonne jounée.
Je vous crois!
😉
Vous dites qu’un grand nombre de Belges continuent à croire à la supercherie. Tout d’abord, il ne s’agit nullement d’une supercherie, c’est de l’anticipation. L’émotion retombée, la plupart de mes compatriotes francophones ont bien compris le message.
L’électrochoc a donc porté ses fruits. Il n’y a plus que quelques nostagiques et les hommes politiques qui crient encore au scandale mais leurs voix s’estompent.
En fait je crois que ce n’est ni une supercherie ni une anticipation (dire cela c’est déjà prendre une position politique ou formuler une prédiction que l’on voudrait « autoréalisante »). Je crois que c’est avant tout une extraordinaire expérience médiologique: la télévision a mis à nu les ressorts de son fonctionnement, de sa force de crédibilité/crédulité et de l’immense pouvoir qu’elle a sur les consciences. Ce qu’on a toujours su mais qu’on se refuse à accepter car ce serait reconnaître notre évidente servitude volontaire… Et ça, c’est éminemment VEXANT!
Pardon pour le jeu de mots, mais il me semble qu’aujourd’hui, bon nombre de vérités sont cuites, comme les carottes !
Lorgnon, je suis globalement d’accord avec ce point de vue. Toutefois, je persiste, c’est de l’anticipation. Ou, si vous voulez, de la politique fiction qui, c’est bien connu, finit toujours par se réaliser. Foi de Belge !